Devoir de voir ce qu’il y a à voir avec les avoirs?
La plainte vise l’ensemble des biens immobiliers, des véhicules de luxe et des avoirs bancaires de François Bozizé en France, de son entourage et de ses anciens alliés politiques.
La plainte vise l’ensemble des biens immobiliers, des véhicules de luxe et des avoirs bancaires de François Bozizé en France, de son entourage et de ses anciens alliés politiques. François Bozizé serait accusé de détournements de fonds publics, corruption d’agents publics étrangers et blanchiment de délits, indique une source judiciaire, qui évoque également une plainte sur «des pots-de-vins» qui auraient été versés, dans le cadre des contrats miniers et de cession de droits d’exploitation dont serait concernés Areva et Uramim. Il serait également question, dans la plainte de commission qui aurait été versée à un député-maire de la région parisienne en rétribution d’une médiation dans un conflit entre Areva et le gouvernement centrafricain de l’époque Bozizé. Des investigations sont depuis en cours sur le rachat par Areva d’Uramin.
François Bozizé a pris le pouvoir en mars 2003, après avoir renversé Ange-Félix Patassé par les armes. Il sera à son tour chassé du pouvoir, en mars 2013, par des rebelles de la Seleka. Ce qui aura comme conséquence, une perpétuation de violences communautaires et «interreligieuses», entraînant l’intervention de la CEEAC (Communauté Economique des États de l’Afrique Centrale), de l’Union africaine (UA), de la France et des Nations Unies et de la médiation du président congolais Denis Sassou Nguesso; puis la démission du chef des rebelles, Michel Djotodia, en janvier 2014, remplacé par la présidente de transition, Catherine Samba Panza.
Divergence sur le retour en politique de François Bozizé
Dans une «lettre à la nation envoyée du Cameroun où il se trouverait, et diffusée la semaine dernière, François Bozizé évoque sa «nécessaire» présence politique pour sortir la Centrafrique du chaos, laissant entendre son retour sur le devant de la scène politique, avec l’ambition de se présenter aux élections en 2015. Ce qui a suscité des divergences au sein des anti-Balaka et un rejet clair des ex-Seleka.
«Il faudra bien passer par un dialogue avec moi, en présence de tous ceux qui sont responsables du chaos centrafricain, à commencer par Michel Djotodia. Sinon, je ne vois pas comment la RCA pourra en sortir», dit François Bozizé, dans sa déclaration, dans laquelle le porte-parole des anti-balaka, Igor Lamaka et les siens ne «se reconnaissent pas et ne soutiendront pas».
Alors que du côté du capitaine Joakom Kokaté, un membre anti-balaka, le retour de l’ex-chef d’État ne pose « aucun problème », étant donné qu’il « jouit de tous ses droits civiques et politiques et qu’il ne fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire ».
Du côté de l’ex- seleka, c’est un autre son de cloche. Pour son vice-président, Gotran Djono Aba, «le régime de l’ancien président, et sa période de gouvernance constituent l’ère la plus sombre de toute l’histoire du pays».