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EBOLA: Ces maux mystérieux dont souffrent les survivants au virus

Stop Ebola!

S’ils ont su résister à l’assaut mortel du virus, certains survivants d’Ebola n’ont pas entièrement recouvré la santé pour autant. Les convalescents souffrent d’une variété d’affections (maux de tête, douleurs articulaires, problèmes de vue et d’ouïe, etc.) dont les experts ignorent encore la cause exacte.

altS’ils ont su résister à l’assaut mortel du virus, certains survivants d’Ebola n’ont pas entièrement recouvré la santé pour autant. Les convalescents souffrent d’une variété d’affections (maux de tête, douleurs articulaires, problèmes de vue et d’ouïe, etc.) dont les experts ignorent encore la cause exacte. Les survivants du virus – dont la propagation effrénée en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone plus tôt cette année a tué environ 70 pour cent des patients – ne manifestent pas tous ces symptômes, dont les plus graves sont l’aménorrhée (l’absence de menstruation) et le dysfonctionnement érectile. On ignore encore pourquoi seuls certains survivants sont touchés.

Margaret Nanyonga, clinicienne consultante pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), s’est intéressée à 85 survivants d’Ebola présentant une variété de symptômes à Kenema, une ville de l’est de la Sierra Leone. Certains maux se soignent, a-t-elle dit, mais d’autres, comme les troubles de la vue et de l’ouïe, ont tendance à persister.

«Les femmes se plaignaient de ne plus avoir leurs règles, mais tout rentrait dans l’ordre au bout de trois mois. Elles se plaignent également de perdre leurs cheveux. Les hommes se plaignent de douleurs testiculaires, dont on ignore si elles peuvent entraîner des problèmes d’impuissance. C’est inquiétant. Certains hommes nous ont indiqué souffrir d’un dysfonctionnement érectile. On constate également des troubles psychologiques : perte de sommeil, anxiété et dépression», a-t-elle dit.

Gros plan sur les survivants

Mme Nanyonga a expliqué que la clinique de Kenema où elle travaillait, dédiée à la prise en charge des affections post-Ebola, était encore la seule du genre en Sierra Leone. Par le passé, la réponse aux épidémies d’Ebola a souvent pris fin lorsque le virus a été maîtrisé.

«Personne ne s’est intéressé aux survivants. On s’est battus contre l’épidémie, et c’est tout. Mais les survivants d’Ebola étaient moins nombreux à l’époque», a-t-elle dit.

Comparativement, on comptabilise davantage de survivants pour l’épidémie actuelle en Afrique de l’Ouest (parce que son ampleur est inédite). Dans les trois pays d’Afrique de l’Ouest touchés par Ebola, les stratégies d’intervention prévoient un soutien psychosocial pour les familles affectées et pour les survivants. Mais les causes et l’impact des maladies post-Ebola restent largement inconnus. Dans un sondage réalisé à Kenema en octobre, la plupart des survivants d’Ebola se plaignaient de douleurs articulaires et de maux de tête. Les affections plus sérieuses de type surdité, aménorrhée et dysfonctionnement érectile étaient plus rares. Mme Nanyonga juge nécessaire d’étudier plus avant les maux dont souffrent les personnes ayant survécu à Ebola.

«Nous souhaitons connaître la durée de ces symptômes. Nous voulons en connaître l’évolution, s’agissant notamment de la cécité, en l’absence d’intervention. Nous voulons savoir s’ils peuvent être atténués. Nous souhaitons également savoir si ces symptômes sont dus au virus lui-même, au traitement ou aux importantes quantités de chlore utilisées pour la désinfection dans les centres de soins», a expliqué Mme Nanyonga.

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