Non au terrorisme religieux!
Le groupe terroriste Boko Haram aurait rasé 16 villes et villages dans le Nord Est du Nigeria, laissant 2000 morts derrière lui.
Le groupe terroriste Boko Haram aurait rasé 16 villes et villages dans le Nord Est du Nigeria, laissant 2000 morts derrière lui. L’attaque s’est déroulée le 7 Janvier 2014. Les extrémistes ont brûlé villes et villages, dont Baga, carrefour commercial des rives du lac Tchad. Le même jour, le chef de Boko Haram a menacé, via une vidéo postée sur Youtube, le président du Cameroun Paul Biya de traiter son pays de manière aussi violente que le Nigéria.
Rappelons que le groupe Djihadiste n’en est pas à son coup d’essai. Il a, en effet, égorgé 48 vendeurs de poisson en Novembre dernier, enlevé 40 garçons à Malari et 233 lycéennes à Chibok en Mai 2014.
Il y a quelques jours, Boko Haram avait aussi pris le contrôle d’une base militaire et de plusieurs localités voisines dans l’extrême nord-est du Nigeria, le long des rives du lac Tchad, forçant les habitants à fuir au Tchad voisin.
Les combattants de Boko Haram ont mené un raid sur les villages de pêcheurs de Kuayen Kuros, Mile 3, Mile 4, Doron-Baga et Bundaram et la ville de Baga, provoquant la fuite de centaines d’habitants par bateaux et pirogues sur le lac, en direction du Tchad voisin, selon des témoins interrogés dimanche par l’AFP.
Près de Baga, les islamistes se sont emparés d’une importante base militaire après plusieurs heures de combats, d’après plusieurs habitants. Cette base de la Force multinationale (MNJTF) est située à l’entrée de Baga, ville à 180 km au nord-est de Maiduguri, la capitale régionale de l’État de Borno. Elle a été créée dans le cadre d’une coordination régionale de la lutte contre Boko Haram.
Les combattants islamistes «ont submergé les troupes et les ont forcées à abandonner la base», a déclaré par téléphone à l’AFP Usman Dansubdu, un habitant de Baga en fuite à Gubuwa, au Tchad.
«La force multinationale est composée de militaires du Nigeria, du Niger et du Tchad», a précisé pour sa part le général Olajide Laleyevoisins.
Interrogé par l’AFP, le sénateur du nord-Borno, Maina Ma’aji Lawan, a confirmé le raid: «les combattants de Boko Haram ont lancé des attaques dans la région de Baga hier, détruisant six villes et plusieurs campements, forçant leurs habitants à fuir au Tchad.»
«Ils sont venus en quantité incroyable et ont pris le dessus sur les troupes multinationales ainsi que les groupes locaux d’auto-défense», a ajouté le sénateur.
Le bilan exact de ces violences n’est pas encore connu. Pendant le raid qui a duré près de sept heures, plusieurs personnes ont été tuées, des commerces et des centaines d’habitations brûlés, selon Lawan Ajukalumbu, un habitant de Doron-Baga réfugié au Tchad.
«Nous cherchons désormais refuge dans les villages tchadiens de Gubuwa, Kangallam et Kaiga», près de la frontière avec le Nigeria, qui traverse d’est en ouest le lac Tchad, a expliqué M. Dansubdu.
Abubakar Gamandi, le patron du syndicat des pêcheurs de l’État de Borno et résident de Baga, affirme qu’il a reçu plusieurs appels téléphoniques de ses membres l’informant qu’ils avaient fui au Tchad voisin pour échapper à ces attaques.
Samedi soir, des membres présumés de Boko Haram ont aussi lancé un raid sur la ville de Babban Gida, à 50 kilomètres de Damaturu, la capitale de l’État de Yobe. Des habitants affirment qu’ils y ont rasé plusieurs bâtiments. Selon eux, après avoir maîtrisé les soldats à l’issue d’un échange de tirs, les combattants de Boko Haram ont brûlé un pensionnat abandonné, un bâtiment administratif et détruit la base militaire.
Boko Haram avait déjà commis en novembre un massacre dans le village de Doron-Baga, égorgeant 48 vendeurs de poisson. Au cours d’une autre attaque au mois d’avril 2013, 187 personnes avaient été tuées et plus de 2000 maisons brûlées par les islamistes, également dans la zone de Baga.
L’insurrection de Boko Haram et sa répression par les forces de l’ordre ont fait plus de 13 000 morts et 1,5 millions de déplacés en cinq ans dans le nord du Nigeria majoritairement musulman.
Les islamistes, qui lancent de meurtrières attaques quasi-quotidiennes dans le nord-est du pays, se sont emparés ces derniers mois de plus d’une vingtaine de localités dans l’État de Borno, proclamant un «califat» dans les zones sous son contrôle. Maiduguri, capitale de l’État de Borno et important carrefour régional où s’est réfugiée une grande partie de la population de la région, est aujourd’hui presque encerclée et pourrait tomber aux mains de Boko Haram, selon les autorités locales.
Le groupe a également mené plusieurs enlèvements à grande échelle, face à une armée nigériane sous le feu des critiques, qui s’est montrée jusqu’à présent incapable d’endiguer cet inexorable montée en puissance.
Les insurgés tiennent la quasi-totalité des localités frontalières avec la province de l’Extrême-Nord au Cameroun voisin, où ils n’hésitent plus désormais à mener des raids d’envergure contre l’armée, et non plus simplement des opérations de ravitaillement ou de recrutement.
De l’autre côté du lac Tchad, le Niger accueille des milliers de réfugiés nigérians et a considérablement renforcé son dispositif militaire, craignant d’être à son tour la cible des raids meurtriers de Boko Haram.