Vers le vaccin!
Le groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson (J&J) a annoncé le 7 janvier le lancement du premier essai clinique d’un vaccin préventif contre le virus Ebola chez l’homme.Les premiers volontaires ont reçu leur dose initiale. Les analyses de ces traitements éclaireront les décisions à prendre pour les prochaines études.
L’essai clinique d’un possible traitement pour Ebola a commencé le 1er Janvier à ELWA 3, le centre de traitement Ebola de Médecins Sans Frontières à Monrovia. Mené par l’Université d’Oxford, l’essai vise à déterminer la tolérance et l’efficacité contre Ebola du brincidofovir, un antiviral. MSF espère que le brincidofovir augmentera les chances de survie des patients, ce qui pour l’instant n’est pas démontré.
L’efficacité du médicament sera évaluée en comparant l’évolution de l’état de santé des patients avec celle des patients pris en charge ces derniers mois à ELWA 3. Il n’y aura pas de groupe de contrôle (un groupe de patients qui ne recevrait pas le médicament mais un placebo), car cette option n’a pas été considérée éthique dans le contexte de l’épidémie d’Ebola en cours.
«Nous savons que le brincidofovir a déjà été utilisé, de façon sûre, par plus de 1 000 personnes lors de ses essais cliniques pour d’autres infections virales, et nous savons qu’il s’est révélé efficace lors d’essais en laboratoire sur des cellules infectées par le virus Ebola. Mais nous ne savons pas encore s’il sera efficace contre le virus Ebola chez les humains – c’est pourquoi cet essai est nécessaire», explique le Dr Jake Dunning, investigateur principal de l’essai clinique à l’université d’Oxford.
Tous les nouveaux patients dont les tests sanguins confirmeront une infection par le virus Ebola pourront être inclus dans l’essai, après l’obtention d’un consentement éclairé. Ceux qui ne souhaiteront pas participer à l’essai vont recevoir les mêmes soins, mais pas le médicament à l’étude.
«Tout traitement possible représente un espoir, et nous sommes impatients de pouvoir fournir à nos patients un traitement allant au-delà de la prise en charge des symptômes et des soins de base, comme la réhydratation par voie intraveineuse. Mais, ce traitement, même s’il se montrera efficace, ne suffira pas à arrêter l’épidémie. Nous sommes dans une phase cruciale de l’épidémie au Libéria, et il y a encore plusieurs chaînes de transmission actives, ce qui signifie que la situation n’est toujours pas sous contrôle. Une réponse coordonnée et globale est nécessaire car, ensemble, nous avons une réelle occasion de mettre fin à l’épidémie au Libéria», précise Brett Adamson, coordinateur médical de MSF au Libéria.
Si le brincidofovir s’avérait sûr et efficace, il sera mis à disposition des patients Ebola dans d’autres centres de traitement, lors de la prochaine phase de l’essai.
Les modalités de conduite de l’essai ont été approuvées par l’Autorité règlementaire des médicaments et des produits de santé du Libéria (LMHRA), ainsi que par des comités d’éthique de l’Université du Libéria, de MSF et de l’université d’Oxford.
MSF intervient en réponse à l’épidémie d’Ebola au Libéria depuis juillet 2014. A l’heure actuelle, à Monrovia, l’organisation gère un centre de traitement Ebola de 50 lits dans le quartier de Paynesville, ainsi qu’un centre de transit de 10 lits à l’hôpital Rédemption, dans le quartier de New Kru Town, et mène aussi des activités de promotion de la santé à travers la ville.
Environ 1 400 MSF, internationaux ou recrutés localement, sont déployés au Libéria. Depuis le début de l’épidémie, ils ont traité plus de 1 600 patients atteints d’Ebola. En Guinée, MSF participe déjà à l’essai clinique d’un autre médicament contre Ebola à Guéckédou, et compte démarrer un troisième essai dans les semaines à venir à Conakry.
MSF a mené des opérations d’urgence au Libéria pendant la by Lollipop »>guerre civile qui a affecté le pays entre 1990 et 2004. Les activités ont été poursuivies pendant la période post-conflit, avant d’être transmises au ministère de la Santé et à d’autres ONG. La dernière équipe MSF avait quitté le pays en 2012.