Unis à Tunis?
Lundi 2 février, le Premier ministre Habib Essid devait proposer un gouvernement modifié au chef de l’Etat. Après une première proposition très critiquée la semaine dernière, la crainte d’un échec du vote de confiance à l’Assemblée a nécessité des ajustements. Des consultations ont de nouveau été entamées avec les partis alliés et opposants à Nidaa Tounes, première formation de l’Assemblée. On se dirige désormais vers une plus large représentation des partis.
Le gouvernement sera soumis à l’Assemblée, mercredi. Avec respectivement 86 et 16 sièges, Nidaa Tounes et son allié, l’Union patriotique libre, ont besoin d’au moins 7 voix supplémentaires pour obtenir ce vote de confiance.
Dans le gouvernement de compétences présenté par Habib Essid la semaine dernière la forte présence de personnalités dites indépendantes aux côtés de Nidaa Tounes et de son allié l’Union patriotique libre a soulevé les critiques. Pour beaucoup, il ne reflétait pas le vote populaire.
La grogne est même venue d’Afek Tounes. Cet autre allié de Nidaa s’était retiré de négociations jugées opaques. Cette fois, Afek a décidé de faire partie de ce cabinet. Des garanties sur son programme lui auraient été données.
Autre possible changement de taille : l’entrée d’Ennahda. Son chef Rached Ghannouchi évoquait cette semaine «des consultations positives vers un gouvernement d’union nationale n’excluant personne». Mais la méfiance demeure dans ses rangs tant que la liste finale des noms des ministres n’a pas été annoncée. «On cherche un équilibre fragile, il va falloir mettre les querelles partisanes de côté», explique ainsi un cadre d’Ennahda. Car l’éventuelle entrée des islamistes divise au sein de Nidaa Tounes.
Toujours pas d’entrée attendue par contre du Front populaire, coalition de gauche. Mais ce gouvernement devrait en tout cas être plus politique, des changements sont donc prévus y compris à la tête des ministères régaliens. Cet élargissement devrait favoriser un vote de confiance de l’assemblée.