4 ans garantis… sans risque d’Ebola!
On le savait! Même après la tenue in extremis de la Coupe d’Afrique des Nations 2015 et la prononciation des sanctions à l’encontre de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), le bras de fer avec la CAF (Confédération Africaine de Football) ne semble pas terminé pour autant. L’instance du Royaume Chérifien a tout simplement décidé de rejeter les mesures rendues publiques vendredi dernier.
Le Comité directeur de la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) n’est pas d’accord avec la Confédération Africaine de Football (CAF). Réuni mardi, après les sanctions infligées par l’instance dirigeante du football africain au football marocain, la FRMF s’est dit «étonné» de cette sanction et a tenu à le faire savoir officiellement.
«Le Comité Directeur de la FRMF rejette l’ensemble de ces sanctions sportives et financières et considère que les décisions prises par le Comité Exécutif de la CAF vont à l’encontre du développement du football africain, et ne reposent sur aucune base réglementaire», a indiqué la FRMF, qui entend prendre des mesures pour que ses sanctions soient levées et «s’engage à prendre toutes les dispositions et mesures nécessaires pour faire prévaloir les droits et intérêts du football marocain».
La CAF a eu la main très lourde contre le Maroc après le refus du royaume chérifien d’accueillir la CAN 2015, finalement jouée en Guinée Equatoriale. En plus d’avoir été interdit des éliminatoires des CAN 2017 et 2019, le Maroc a écopé de lourdes sanctions financières. Les autorités du foot marocain devront certainement faire appel devant la CAF et pourquoi pas, devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).
Un petit retour en arrière, en novembre dernier, le Royaume Chérifien a décidé, à 3 mois du début de la CAN-2015, de faire une demande pour différer la tenue du tournoi continental avançant la propagation du virus Ebola comme motif. Face à ce qui ressemblait à du chantage et une décision infondée, la structure de Aïssa Hayatou a décidé de retirer l’organisation du prestigieux tournoi au Maroc avant de trouver, non sans avoir failli compromettre la tenue de la CAN, une autre terre d’accueil du côté de la Guinée-Équatoriale.
Il est clair que la balle ronde et les Lions de l’Atlas risquent de perdre gros si la défense échoue à annuler (ce qui est inconcevable) ou réduire la sanction sportive notamment.
En effet, selon les décisions prises par l’État-major de Hayatou, la sélection marocaine devrait rater les deux prochaines CAN (2017 et 2019). De surcroît la FRMF a été amendée d’un million de dollars (882 000 euros) en plus des 8.050.000 euros «en réparation de l’ensemble des préjudices matériels». Les voisins n’avaient décidément pas pris compte de l’ampleur d’un retrait incompréhensible et quasi-injustifiable aux yeux de toute l’Afrique, qui a fini par faire la fête et trouver un successeur au Nigeria au palmarès. Si la 30e édition de la CAN a pris fin, dimanche 8 février, ce dossier n’est pas définitivement classé. N’empêche, on voit mal comment la FRMF pourrait obtenir gain de cause auprès du Tribunal Arbitral du Sport (TAS).
Il y a un mois, le président de la fédération marocaine Faouzi Laqdjaâ a assuré, sur les ondes de la Radio nationale, que le pays ne risquait que des sanctions financières. Des assurances démenties par les décisions de la CAF. La rue marocaine, se sentant trahie, a même traité Laqdjaâ de «menteur». Après le ministre des Sports Mohamed Ouzzine, il se retrouve, à son tour, sur la sellette.