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Les autorités camerounaises ont accueilli, lundi 16 février, un sommet extraordinaire de la CEEAC (Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale) consacré à la guerre contre Boko Haram.
Un sommet extraordinaire du COPAX (Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale) s’est tenu, lundi 16 février, à Yaoundé. Comme le veut la tradition pour ce genre de rencontre, un seul point était inscrit à l’ordre du jour des travaux. Il s’agit de la riposte coalisée de la CEEAC contre l’action criminelle menée par le groupe terroriste Boko Haram.
Les chefs d’Etat ou de délégation ont planché au Palais des Congrès sur les dossiers apprêtés pour la circonstance par le Conseil des ministres du COPAX, dont les travaux se sont achevés tard dans le nuit de samedi. Il s’agit de propositions concrètes de la CEEAC, pour apporter un appui multiforme au Cameroun et au Tchad, pays-membres du COPAX, notamment aux plans humain, logistique, financier, diplomatique et même en matière de renseignement. En prélude au Conseil des ministres, la Commission de défense et de sécurité du COPAX s’est réunie, jeudi 10 et vendredi 11, dans la capitale camerounaise.
La rencontre au sommet a été décidée le 31 janvier dernier à Addis-Abeba (Ethiopie) au cours d’une concertation en marge du 24e sommet de l’Union africaine. Les participants à cette rencontre dont des chefs d’Etat et de délégation de la CEEAC, le secrétaire général de cette organisation sous-régionale et le représentant spécial du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies pour l’Afrique avaient alors «décidé d’activer les mécanismes appropriés de la communauté, notamment le pacte d’assistance mutuelle entre les Etats-membres de la CEEAC et les dispositions pertinentes du protocole relatif au COPAX, en vue de mettre en place une stratégie sous-régionale pour prêter main forte au Cameroun et au Tchad dans la lutte qu’ils mènent contre Boko Haram».
Le sommet extraordinaire du COPAX constitue donc la réponse de l’Afrique centrale à l’appel lancé le 8 janvier dernier par le chef de l’Etat, Paul Biya, en réponse aux vœux de Nouvel an des membres du corps diplomatique accrédités à Yaoundé, pour qu’une riposte globale soit apportée à la menace globale qu’est le terrorisme.
L’on se souvient qu’une semaine après cet appel, plus précisément le 15 janvier 2015, le secrétaire général de la CEEAC, a condamné fermement les actes d’agression dirigés contre le Cameroun et appelé les autres Etats-membres de l’organisation à manifester leur solidarité envers Yaoundé. Six jours plus tard, le 21 janvier 2015, Ahmad Allam-Mi a été reçu en audience au palais de l’Unité par le président Paul Biya. Au terme de l’entretien, le haut diplomate avait révélé à la presse que son hôte et lui avaient planché sur la stratégie à mettre en place, dans la perspective d’une synergie des pays-membres de la CEMAC pour combattre le groupe terroriste Boko Haram.
De nombreux autres pays amis et organisations internationales ont apporté leur soutien à la proposition de Paul Biya. C’est le cas de l’Union Africaine qui a validé le projet de la CBLT (Commission du Bassin du Lac Tchad) et du Bénin relatif à la création d’une force de 8.700 hommes. Ce projet et bien d’autres annoncés dans le cadre de la lutte contre Boko Haram ne sont pas antinomiques. Ils se complètent dans une indispensable synergie, pour garantir la paix et la sécurité en Afrique centrale. Et attestent de la détermination des Africains à prendre en main leur destin.