Œil pour œil!
La réaction de l’Égypte à la vidéo montrant la décapitation en Libye de 21 Égyptiens de confession copte par la branche libyenne de l’organisation terroriste Etat Islamique (EI ou Daesh en arabe) diffusée, dimanche 15 février sur le web, ne s’est pas fait attendre. Tôt le lendemain dans la matinée, des avions de combat de l’aviation militaire égyptienne sont entrés en action et ont bombardé des positions de l’EI situées aux frontières avec la Libye.
«Nos forces armées ont mené, lundi, des frappes aériennes ciblées contre des camps et des lieux de rassemblement ou des dépôts d’armes de Daech en Libye», a indiqué l’armée égyptienne. Les télévisions ont montré le décollage d’avions de combat en pleine nuit, assurant qu’ils partaient pour la Libye voisine. «La frappe a atteint ses objectifs avec précision», et les pilotes sont rentrés sains et saufs, ajoutera le communiqué.
Dès la diffusion de la vidéo de l’EI, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, avait convoqué d’urgence, dimanche soir, le Conseil national de défense et juré de «punir les assassins de la manière adéquate». M. Sissi a affirmé que l’Égypte se réservait le droit de répondre par tous les moyens qu’elle jugerait nécessaires à l’exécution des 21 Coptes. L’Église copte a déclaré au Caire qu’elle était «confiante» que le gouvernement ne laisserait pas s’échapper les auteurs de «ce crime abominable».
Djamaâ Al-Azhar a également réagi et qualifié ces exécutions de «barbares». Fort du soutien des deux représentants du christianisme et de l’islam, le Président égyptien avait dès lors toute latitude pour passer à l’action. Mais pour ne pas enfreindre le droit international en se rendant coupable d’une violation du territoire libyen, le raid de l’aviation égyptienne, qui a visé des camps, des sites d’entraînement et des arsenaux de l’organisation terroriste, a été mené conjointement avec les forces aériennes fidèles au gouvernement officiel libyen.
Le commandant de l’aviation libyenne, Saker al Djorouchi, a d’ailleurs confirmé leur participation à cette attaque qui, précisera-t-il, a visé Derna, ville considérée comme le fief des groupes extrémistes située dans l’est du pays, entre Benghazi et les frontières égypto-libyennes. «D’autres frappes aériennes seront menées aujourd’hui et demain (lundi et mardi, Ndlr) en coordination avec l’Egypte», a déclaré Al Djorouchi, affirmant que les frappes de forces aériennes libyennes avaient tué 40 à 50 combattants islamistes, détruit des réserves de munitions et des centres de communication.