Jamais dire… Jammeh!
Le gouvernement gambien a donné 72 heures à la représentante du bureau de l’Union Européenne (UE) sur place à Banjul pour quitter la Gambie. Une décision qui «stupéfait» Bruxelles.
Expulsée de Banjul, la chargée d’affaire de l’Union Européenne (UE), Agnès Guillaud, est arrivée à Dakar lundi soir. Selon le communiqué officiel lu vendredi soir à la télévision nationale gambienne, Agnès Guillaud avait 72 heures pour quitter le territoire gambien, sans plus de précision. Elle était en Gambie depuis 2011. L’UE affirme toujours ne pas connaitre les motifs de l’expulsion de sa diplomate par le régime de Yahya Jammeh.
«On ne sait pas, on ne comprend pas», déclarait une source diplomatique, lundi 8 juin. Malgré l’expulsion de la représentante de l’UE en Gambie, Bruxelles et Banjul n’ont cependant pas coupé tout dialogue, selon cette source: «il y a des discussions en cours au plus haut niveau pour connaitre les motifs de l’expulsion. A ce stade, pour nous, cette expulsion n’est pas justifiée et dans tous les cas, nous soutenons notre chargée d’affaire en Gambie».
Yahya Jammeh signe régulièrement des sorties au vitriol contre les positions européennes et il faut savoir que les motifs de désaccord ne manquent pas: peine de mort, torture, détentions arbitraires, liberté de la presse ou encore droits des homosexuels. Autant de sujets vécus par l’homme fort de Banjul comme des atteintes à la souveraineté nationale, des attitudes «néo-colonialistes».
L’UE, qui est l’un des principaux partenaires économiques de la Gambie, fait savoir que si Yahya Jammeh ne revient pas sur sa décision, si un accord n’est pas trouvé avec Bruxelles, il pourrait y avoir des répercussions sur les relations entre les deux capitales. Autrement dit: l’expulsion de la diplomate européenne pourrait ne pas être sans conséquences…