Mandat de 3 ans!
La Ghanéenne Dzodzi Tsikata est élue présidente du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA). C’est à la suite d’une élection qui s’est tenue le vendredi 12 juin 2015, dernier jour de la 14ème Assemblée Générale du CODESRIA. Elle a pris le dessus sur le Camerounais M. Nkolo Foe qui s’est consolé avec le poste de vice-président.
La junte féminine garde les reines du CODESRIA (Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique). La Marocaine Fatima Harrak qui occupait le poste de présidente depuis décembre 2011 va passer le témoin à la Ghanéenne Dzodzi Tsikata. Élué pour un mandat de 3 ans, Mme Tsikata mesure à sa juste valeur le poids de cette élection. Elle assure d’entrée que l’agenda pour le changement qui a été discuté et adopté à Dakar, sera mis en œuvre. Dans une vision prospective, la nouvelle présidente du CODESRIA préconise l’instauration d’une recherche devant conduire l’Afrique au développement. Ceci en mettant un focus sur les impératifs de développement.
Ambitionnant de s’inspirer du travail de ses devanciers qui, à son avis, ont placé la barre très haute, Dzodzi Tsikata compte gérer la symbiose qui cimente les relations entre les membres du CODESRIA. Pour cela, elle pense accélérer les réformes nécessaires pour la mise en œuvre de l’agenda déjà défini par les différentes commissions ayant travaillé sur ce dossier. Cette nouvelle feuille de route dégagée recommande aux membres du CODESRIA de repenser leurs programmes de recherche afin de les recadrer sur les besoins de développement. «L’arrivée massive des jeunes chercheurs montre que le CODESRIA est une institution qui s’auto-corrige».
Cette nouvelle présidente qui est arrivée au CODESRIA dans les années 90, avec à la clé la gestion d’un projet genre, pense que le comité exécutif de l’organisation panafricaine doit se pencher sur les impératifs et les enjeux de l’heure.
Son vice-président, M. Nkolo Foe pense que la nouvelle équipe doit veiller sur le legs précieux de leurs devanciers en donnant plus de visibilité au CODESRIA auprès des enseignants, des étudiants mais également des gouvernants. Dans cette même dynamique, il suggère le renforcement des relations avec les diasporas africaines mais aussi celles des pays latino-américaines, surtout les jeunes de ces régions qui s’intéressent à la recherche sur l’Afrique. C’est ainsi que M. Foe pense au renforcement de la représentation des pays au sein du CODESRIA notamment des pays comme le Burundi, le Rwanda, les pays lusophones qui ont émis le souhait d’intégrer ce conseil.
Dans un message d’au-revoir rempli d’émotions, M. Ebrima Sall qui occupe le poste de Secrétaire exécutif, depuis le 1er avril 2009, est largement revenu sur l’importance de la nouvelle charte du CODESRA qui remplace celle qui a été adoptée, il y a 10 ans, à Maputo. Pour les besoins de l’extension du CODESRIA, sa diversification, le financement de son conseil, Dr Sall juge nécessaire la levée de ressources avec un meilleur engagement politique, la publication à temps des revues… Dans sa logique, M. Sall invite le CODESRIA à éviter de s’éloigner de ses objectifs en restant une institution solide et gérer les risques qui peuvent surgir à tout moment. Sur le mode d’élection, il pense qu’il faut tenir compte des minorités et transcender les barrières pour pouvoir élire les membres du comité exécutif sur des bases différentes.