Un exemple africain pour l’Afrique!
Une date à retenir : le 6. Un seul fait marquant : l’inauguration du deuxième canal de Suez. L’évènement au Caire, à Alexandrie, à Ismaïla et particulièrement à Suez est synonyme de libération pour un pays et un peuple. Chaque Egyptien, ou presque, avait sur lui le drapeau du pays.
Elu le 28 mai 2014 avec 96,91% de voix, le maréchal Abdel Fatah el-Sissi savait qu’il avait deux importants défis à relever: le retour de la sécurité et la relance de l’économie du pays. Le 5 août 2014, il lance un pari «fou»: construire un deuxième canal de Suez. Seulement, son pays manque d’argent. Et aucun bailleur n’est prêt à l’accompagner dans cette aventure. Mais celui qui est considéré comme l’héritier de Nasser lance un appel à contribution à son peuple. Les 90 millions d’Egyptiens sont ainsi conviés chacun à verser 100 livres égyptiennes (13,20 euros) soit environ 9.000 CFA pour soutenir ce projet qui, selon des sources concordantes, aura coûté 2,9 millions d’euros.
Une année après, le 2ième canal de Suez est désormais ouvert. Devant un parterre de chefs d’Etats étrangers, arabes, africains et occidentaux, el-Sissi a redit sa foi en une Egypte qui, tel est le phénix, renaît de ses cendres. Le nouveau canal, 72 kilomètres de long, c’est un million d’emplois attendus. Le président el-Sissi l’a dit, «le nouveau canal est un don de l’Egypte au monde». A travers ce canal passeront des navires de divers pays, à l’instar du Fregatte français qui a eu aux honneurs du jour. A dessein, car le président français, aux côtés de la trentaine présents en Egypte, était l’invité d’honneur. Nombreux d’entre eux ont atterri mercredi au Caire comme le Nigérien Issoufou, le Togolais Faure Gnassingbe ou le Béninois Boni Yayi. Pour donner la preuve d’une Egypte sécurisée, les chefs d’Etat ont emprunté la route pour atteindre les rives de la mer rouge.
Côté jardin, la journée, déclarée chômée, a mis des millions dans la rue. Place Tahrir au Caire, l’ambiance rappelle celle du 30 juin 2013 ou du 25 janvier 2011. A une seule différence : la joie d’un peuple qui retrouve sa fierté.