Africhine!
L’Angola a signé un accord monétaire avec la Chine, faisant du yuan la 2ème monnaie à cours légal dans le pays après le Kwanza, a annoncé la ministre angolaise du Commerce, Rosa Paca.
En retour, le kwanza, la monnaie angolaise, sera acceptée en Chine. L’accord monétaire Angola-Chine va permettre à Luanda d’importer davantage de biens chinois et réduire sa dépendance du dollar américain. Déjà utilisée comme monnaie de règlement et de réserve au Ghana, au Nigeria, à Maurice, au Zimbabwe et en Afrique du Sud, premier partenaire économique de la Chine en Afrique. Pékin a accéléré l’internationalisation de sa monnaie, et noué des accords d’échange de devises avec des banques sud africaines dans le cadre du réseautage monétaire international dans la perspective de la libre convertibilité et circulation du yuan.
L’internationalisation de la monnaie chinoise va crescendo, grâce aux relations économiques entre l’empire du milieu et l’Afrique. Les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique ont été multipliés par 20 depuis 2000, atteignant plus de 200 milliards USD, en 2013. Soit près de deux fois ceux avec les Etats-Unis. Une bonne partie de ces échanges est libellée en Yuan, via Exim Bank, la banque d’import-export. En finançant directement ses investissements, la Chine renforce ses capacités monétaires, impose le yuan comme une monnaie étalon et affaiblit le dollar américain. De nombreuses banques centrales africaines, comme celle du Nigeria, ont d’ores et déjà l’équivalent de 10% de leurs réserves en devises étrangères libellées en yuan.
Selon une étude de la banque HSBC, les échanges en yuan devraient compter pour 50% des transactions réalisées par la Chine à l’étranger d’ici à 2020, contre 20% seulement en 2014. En revanche, le FMI (Fonds Monétaire International) a émis des réserves sur la possibilité pour la monnaie chinoise d’être intégrée, d’ici à 5 ans, dans le panier de monnaies qui constitue les droits de tirages spéciaux.