Africhine!
Des syndicats de l’éducation nationale sud-africaine dénoncent la volonté d’introduire le mandarin à l’école, y voyant le signe d’un «nouveau colonialisme» de la part de la Chine, très présente dans l’économie d’Afrique australe.
En Afrique du Sud, le ministère de l’Education nationale annonce que les cours de mandarin seront généralisés dans les écoles dès la rentrée prochaine afin que la langue soit enseignée au plus grand nombre. L’enseignement de la langue la plus répandue en Chine fait partie d’un ambitieux accord bilatéral entre l’Afrique du Sud et la première économie d’Asie. Des enseignants sud-africains sont déjà partis étudier en Asie dans le cadre de ce programme financé par la Chine, et qui devrait permettre de resserrer les liens commerciaux avec l’Afrique du Sud. Le ministère de l’Education vient d’ailleurs de publier une circulaire pour préciser les modalités de ce nouvel enseignement, qui sera proposé dès janvier 2016.
Ce projet, qui fait partie d’un plan de 10 ans, a été validé par le président Jacob Zuma mais soulève de vives critiques du côté du syndicat des enseignants, le Sadtu. Celui-ci dit «rejeter cette initiative avec tout le mépris qu’elle mérite»…
Le Sadtu a déjà commencé une campagne par SMS pour appeler ses affiliés à refuser ces nouvelles directives. Le syndicat enseignant ne mâche pas ses mots, et estime que l’enseignement du mandarin en Afrique du Sud s’apparente à une nouvelle forme de colonisation. Le syndicat accuse notamment le gouvernement d’avoir passé des accords en sous-main avec la Chine, et d’instrumentaliser l’éducation. Le Sadtu réclame surtout que la priorité soit donnée aux langues africaines, et même que celles-ci soient rendues obligatoires, afin de favoriser la cohésion sociale.