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BURKINA FASO: Coup d’Etat au nom d’un certain Conseil National pour la Démocratie

Le président et le premier ministre aux arrêts! 

Après l’arrestation, mercredi après-midi, en plein Conseil des ministres, de tout l’exécutif burkinabè par des hommes de la garde présidentielle, guidés par le général Gilbert Diendere, ancien proche de l’ex-président déchu Blaise Compaoré, la société civile a appelé à manifester.

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Des milliers de personnes ont immédiatement répondu à cet appel pour demander la libération du président Michel Kafando, du chef de gouvernement Isaac Zida et de leurs ministres. Un rassemblement rapidement dispersé.

La situation est calme ce jeudi matin, mais durant une partie de la nuit, des coups de feu ont été entendus, en rafales, dans plusieurs quartiers de la capitale. Des soldats du Régiment de sécurité présidentielle ont mené des patrouilles dans toute la ville. Mercredi soir, les manifestants qui avaient décidé de marcher sur le palais présidentiel ont été dispersés par des tirs de sommation. Cette première tentative s’est donc soldée par un échec. Par la suite, toutes les voies qui conduisent au palais présidentiel ont été bloquées par le RSP. Il s’en est suivi une course poursuite dans les rues de la capitale.

Aucun couvre-feu n’a été mis en place, mais les rues de la capitale sont restées désertes toute la nuit. Seul fait notable, un groupe de manifestants a saccagé les locaux du CDP (Congrès pour la Démocratie et le Progrès), l’ancien parti au pouvoir.

Ce jeudi matin, les manifestants se sont donnés rendez-vous place de la Nation pour poursuivre les manifestations. Ils prévoient à nouveau une nouvelle marche sur la présidence si le président du Burkina Faso, le Premier ministre et les autres ministres ne sont pas libérés. Ils viennent d’obtenir un soutien de taille: l’Unité d’Action Syndicale) vient de lancer un mot d’ordre de grève générale sur toute l’étendue du territoire national.

Tout commence mercredi après-midi à 14h30, lorsque des hommes armés font irruption dans le palais présidentiel, en plein Conseil des ministres. La réunion est interrompue, les gardes désarmés, les téléphones confisqués. Tous les ministres présents mais aussi le chef du gouvernement Isaac Zida et le président de la transition Michel Kafando sont arrêtés par des membres du fameux RSP, le Régiment de sécurité présidentiel, ancien bras armé du régime Compaoré.

MICRO-TROTTOIR

Depuis des mois, les crises se multiplient entre le Premier ministre et ce régiment d’élite dont il est lui-même issu. Dernier épisode en date, lundi: dans un rapport, un organe de la transition a préconisé la dissolution de cette garde présidentielle. Mercredi soir, le chef du parlement de transition, le CNT, assurait que des discussions étaient en cours pour la libération du président et de ses ministres. Cherif Sy a fustigé une «prise d’otages du RSP», qualifiée «d’atteinte grave à la République et à ses institutions».

Le chef du CNT a aussi lancé un appel à «tous les patriotes à se mobiliser». Des milliers de manifestants se sont rassemblés autour du palais de Kosyam pour demander la libération du président avant d’en être repoussés par des tirs de sommations.

Une action condamnée à l’international

L’Union Africaine (UA), la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et les Nations unies ont diffusé dans la soirée de ce mercredi un communiqué de presse commun.

«Les trois organisations condamnent avec la plus grande fermeté cette violation flagrante de la Constitution et de la Charte de Transition», précise le texte des trois institutions qui exigent «que les forces de défense et de sécurité se soumettent à l’autorité politique et, dans le contexte actuel, aux autorités de la transition». Le Conseil de sécurité de l’ONU a également «condamné dans les termes les plus fermes» l’action des éléments du RSP.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

La CEDEAO, l’Union Africaine et les Nations Unies, qui assurent la Présidence conjointe du Groupe International de Soutien et d’Accompagnement pour la Transition au Burkina-Faso (GISAT-BF) ont appris avec consternation la prise d’otage commise par le Régiment de la Sécurité Présidentielle contre le Président du Faso, Michel Kafando, le Premier Ministre Yacouba Isaac Zida, ainsi que des ministres de la transition, en plein Conseil des Ministres au Palais de Kossyam.

Les trois organisations condamnent avec la plus grande fermeté cette violation flagrante de la Constitution et de la Charte de Transition. Elles exigent que les forces de défense et de sécurité se soumettent à l’autorité politique et dans le contexte actuel aux autorités de la transition.

La CEDEAO, l’Union Africaine et les Nations Unies exigent la libération immédiate des otages. Elles soulignent avec force que les auteurs de cet enlèvement inacceptable répondront de leurs actes et seront tenus responsables de toute atteinte à l’intégrité physique du Président du Faso, du Premier Ministre et des autres personnalités qu’ils détiennent.

Les trois organisations réaffirment leur plein soutien à la Transition en cette période cruciale pour son aboutissement avec les élections prévues le 11 octobre 2015. Elles réaffirment leur détermination, en appui aux autorités nationales, à tout mettre en œuvre pour assurer le parachèvement réussit de la transition au Burkina Faso

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