Une demande d’extradition de Blaise Compaoré devrait être transmise dans les jours à venir aux autorités ivoiriennes. L’ancien président du Burkina Faso, actuellement en Côte d’Ivoire, est sous le coup d’un mandat d’arrêt international dans le cadre de l’affaire de l’assassinat de Thomas Sankara. Un bras de fer diplomatique entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire pourrait s’engager. La demande d’extradition de Blaise Compaoré devrait être transmise dans les jours à venir aux autorités ivoiriennes, a annoncé mercredi 23 décembre le directeur de la justice militaire burkinabè, Sita Sangaré. L’ancien président du Burkina Faso, actuellement en Côte d’Ivoire, est sous le coup d’un mandat d’arrêt international, émis le 4 décembre, pour son implication présumée dans la mort de Thomas Sankara. Ce dernier avait été assassiné en 1987 lors du coup d’Etat qui avait porté Compaoré au pouvoir. Il est poursuivi pour « attentat contre la sûreté de l’Etat, de complicité d’assassinat et de complicité de recel de cadavre ». Désormais, beaucoup s’interrogent sur la réponse que peuvent formuler les autorités ivoiriennes, compte tenu des liens qu’entretiennent Blaise Compaoré et Alassane Ouattara, le président de la Côte d’Ivoire. Pour certains, comme le commissaire du gouvernement burkinabè, les autorités ivoiriennes pourraient trouver une raison de refuser cette demande d’extradition dans le droit burkinabè. En effet, la peine de mort est toujours en vigueur au Burkina Faso et Blaise Compaoré, inculpé de complicité d’assassinat pourrait encourir cette peine. Mais selon la Convention d’extradition signée par les deux Etats en 1994, l’application de la peine de mort est une raison valable qu’un Etat peut avancer pour refuser une demande d’extradition. Enfin, pour d’autres, Blaise Compaoré est un citoyen burkinabè, et comme dit Sita Sangaré, il devrait se présenter de lui-même pour répondre au mandat d’arrêt.