Quelques semaines après un mandat d’amener émis par la justice française, la justice militaire du Burkina a annoncé vendredi avoir lancé un mandat d’arrêt contre le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Il s’agit, selon Ouagadougou, de son implication supposée dans le coup d’Etat raté du 17 septembre au Burkina Faso. Le Burkina Faso a émis un mandat d’arrêt international contre Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, selon des organes de presse nationaux et internationaux. La justice burkinabè souhaiterait ainsi l’entendre sur le rôle qu’il aurait pu jouer lors de la tentative de putsch du général Gilbert Diendéré en septembre 2015. Moussa Touré, porte-parole et conseiller de Guillaume Soro a laissé entendre que pour le moment, il ne s’agissait que de rumeurs. « Un mandat international obéit à une procédure. D’abord, on saisit le ministère des Affaires étrangères, qui ensuite saisit le ministère de la justice pour faire exécuter ce mandat. Or, le mandat dont on parle n’existe que sur les réseaux sociaux et des médias. Il n’a jamais été signifié à l’Etat de Côte d’Ivoire », affirme M. Touré. « Il ne s’agit que de rumeurs et pour le moment, à notre connaissance, ni le ministère de la Justice, ni celui des Affaires étrangères ne se sont vu notifier un tel document. Si ce mandat était avéré, il serait considéré comme un acte hostile de la part des autorités du Burkina Faso », en prenant le soin de préciser que l’heure est à l’apaisement entre les deux pays et que les deux chefs d’Etat doivent se rencontrer pour aplanir toutes les divergences. Il y a quelques mois, une conversation téléphonique avait circulé sur les réseaux sociaux. Dans l’enregistrement, on entend une voix -présentée comme celle de Guillaume Soro-, proposer à son interlocuteur -présenté comme Djibrill Bassolé-, une aide pour la réussite du putsch de l’ex Régiment de sécurité présidentielle. Alors que les deux mis en cause parlent d’un « montage grossier », le Premier ministre de la Transition, Yacouba Isaac Zida, avait affirmé que les bandes étaient authentiques. Mais de son côté, le directeur de la justice militaire, le colonel Sita Sangaré, s’était contenté de dire que l’enregistrement avait été versé dans le dossier d’enquête et attendait d’être authentifié.