Un mois après la signature d’un accord politique parrainé par l’ONU, les Libyens ont annoncé ce mardi 19 janvier 2016 la formation d’un gouvernement d’union nationale. Une équipe de 32 personnes composée après d’interminables négociations. Un seul gouvernement, c’est donc désormais un seul interlocuteur pour la communauté internationale, qui attendait cela pour pouvoir aider les Libyens à affronter les immenses défis auxquels le pays fait face. Cela a été long, plus d’un an de tractations, de revirements. Un émissaire de l’ONU, Bernardino Leon, y a même laissé son poste, avant d’être remplacé par l’Allemand Martin Kobler. Celui-ci salue cet aboutissement, et demande à la Chambre des représentants libyenne, le Parlement reconnu par la communauté internationale basé dans l’est du pays, de rapidement l’avaliser par un vote. Après cette validation, il aura un mandat d’un an. Dans le mois qui vient, ce nouveau gouvernement devra nommer les directeurs d’institutions sensibles, telles que la Banque centrale libyenne, l’autorité anti-corruption et ensuite travailler à l’élaboration d’une loi pour désigner les responsables de l’armée. Et ce gouvernement doit le faire avec le Conseil d’Etat, l’instance qui sert de contre-pouvoir, selon les accords de l’ONU, et qui comprend les députés basés à Tripoli. Profondes dissensions C’est le plus dur qui s’annonce désormais, car ce gouvernement doit justement aller s’installer à Tripoli. La capitale est depuis plus d’un an sous le contrôle d’un gouvernement et d’un Congrès non reconnus par la communauté internationale. Il est appuyé par une coalition de factions à dominante islamiste, appelée Aube de la Libye. Une instance issue des accords de Skhirat est censée négocier avec ces acteurs politiques et militaires. Mais il y a trois jours à peine, Tripoli a menacé d’arrestation quiconque entrait sur le territoire au nom du nouveau gouvernement. Les divisions demeurent donc fortes et les négociations ne sont pas terminées. Il va encore falloir s’armer de patience pour voir un gouvernement libyen siéger à Tripoli.