Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 30 ans, vient d’être réélu président de l’Ouganda pour un 5ème mandat de 5 ans, a annoncé la Commission électorale ougandaise. L’opposition rejette cette « parodie d’élections ».
« La commission déclare que le candidat Yoweri Kaguta Museveni, ayant obtenu plus de 50% des suffrages valides exprimés, est élu président de la République d’Ouganda », a déclaré son président, Badru Kiggundu. M. Museveni a obtenu à la présidentielle du 18 février 2016 60,75% des voix, loin devant son principal rival, Kizza Besigye (35,37%). L’ancien Premier ministre Amama Mbabazi ne recueille que 1,43% des voix.
Arrivé au pouvoir en 1986, après avoir renversé l’autocrate Milton Obote, Yoweri Museveni est resté très populaire dans les campagnes et a bénéficié de la puissance financière et de l’expérience électorale de son parti, le Mouvement de résistance nationale (NRM).
Opposant arrêté
De son côté, l’opposant historique et principal rival, Kizza Besigye, 59 ans, jugeait que cette élection ne pouvait « pas être libre et équitable ». L’homme a d’ailleurs été été arrêté vendredi au siège de son parti, le Forum pour le changement démocratique, et emmené au poste de police de Nagalama à Kampala, où il a été détenu plusieurs heures avant d’être libéré. Mais, si M. Besigye fut par la suite reconduit à sa maison de Kampala en fin de soirée sans avoir été inculpé, une forte présence policière entourait encore, ce samedi matin, sa maison et le leader du FDC ne semblait pas libre de ses mouvements.
« Même si le scrutin a eu lieu dans un environnement calme et paisible dans la majeure partie du pays », les retards enregistrés jeudi à Kampala témoignent du « manque de transparence et d’indépendance de la Commission électorale », a estimé la mission de l’Union européenne (UE), en rendant ses conclusions préliminaires sur les élections.
Vote chaotique
Le premier tour de l’élection présidentielle et des législatives a été particulièrement chaotique à Kampala, réputée acquise à l’opposition: de nombreux bureaux ont ouvert jeudi avec plusieurs heures de retards, provoquant des heurts entre électeurs en colère et les forces de l’ordre. Selon un haut responsable du FDC, l’opposition disposerait de résultats marquant des « différences flagrantes » avec les chiffres officiels.
L’Ouganda, pays enclavé d’Afrique de l’Est avec une population estimée à 37 millions d’habitants, n’a jamais connu d’alternance politique pacifique depuis son indépendance en 1962.