L’ancien Premier ministre, Faustin-Archange Touadéra, a été élu président de Centrafrique, samedi. A 59 ans, il aura la lourde charge de redresser un pays qui a
sombré dans le chaos après le renversement de François Bozizé par la rébellion Seleka en mars 2013.
Faustin-Archange Touadéra, c’était le candidat-surprise. Taciturne, discret, peut-être un peu trop, l’homme a su tout au long de sa carrière s’appuyer sur des réussites tangibles. Professeur de mathématique, recteur de l’université de Bangui, puis député, c’est l’ex-président François Bozizé lui-même qui ira le débaucher de son poste à l’université pour le nommer Premier ministre, de 2008 à 2011.
Et pourtant, l’argent, c’est ce qui lui a fait cruellement défaut lors de sa campagne. Il s’est présenté en indépendant après avoir annoncé un peu trop précipitamment sa volonté de briguer la magistrature suprême, alors que la candidature de François Bozizé n’était pas encore invalidée. Une précipitation qui a valu son éviction du parti de l’ancien chef de l’Etat, le KNK.
Peu importe, Faustin-Archange Touadéra a rallié les déçus du premier tour et a finalement remporté l’élection. Beaucoup de ses détracteurs soulignent que ses nombreuses alliances pourraient lui porter préjudice dans ses premiers mois de mandats.
A 59 ans, issu de la société civile, il va avoir la lourde tâche de renouer avec le peuple et d’engager une réelle réconciliation entre les communautés, avant même de s’atteler à la reconstruction du pays.