En Inde, dans l’Etat pauvre du Bihar, dans l’est du pays, le gouvernement régional a fait arrêter 900 personnes, dont des policiers, pour avoir aidé les candidats au bac à tricher, lors des examens. Une mesure exceptionnelle, pour des irrégularités qui le sont moins. En tout, 1,4 million d’étudiants, âgés de 15 à 16 ans,passaient cet examen dans cet Etat.
Le cliché paraissait surréaliste. Des dizaines de personnes, montées dangereusement sur les parapets extérieurs d’un bâtiment de 4 étages, passaient la tête par les fenêtres. Tout faisait penser à des détenus qui s’échappent d’une prison mal gardée. Mais non, c’étaient en fait les parents, frères ou amis d’étudiants, qui étaient en train de souffler les réponses à leur proche, assis pour leur examen de fin de lycée.
Des cordes avaient été accrochées aux barreaux et des intermédiaires faisaient payer un peu moins d’un euro pour y monter. Cette manigance serait courante dans cet Etat du Bihar, mais la publication de cette photo dans les médias nationaux choqua la Haute cour régionale, qui avait déclaré que si le ministre de l’Education n’était pas capable d’assurer la tenue des examens, il devait abandonner son poste.
Le gouvernement avait donc lancé une chasse aux tricheurs, et la police avait arrêté des centaines de parents, candidats et même des policiers impliqués. les jours suivants. Ceux-ci s’étaient défendus en affirmant qu’ils n’auraient pas eu recours à cette fraude si l’enseignement était de meilleure qualité dans l’Etat. Selon le recensement public de 2011, seulement 64% des habitants du Bihar savent lire et écrire. Soit le taux d’alphabétisation le plus bas du pays.