L’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’Enfance) a présenté le nouveau rapport «Danger à chaque étape du voyage», dédié aux mineurs non accompagnés.
Les mineurs non accompagnés représentent 90% des enfants arrivés cette année en Europe, à travers l’Italie, et l’organisation humanitaire onusienne a lancé l’alarme sur les croissantes menaces d’abus, d’exploitation et de mort qu’ils doivent affronter.
C’est un phénomène de plus en plus croissant. Au cours des 5 premiers mois de l’année, 7.009 mineurs non accompagnés (deux fois plus que l’année dernière) sont partis de l’Afrique du Nord vers l’Italie. Le rapport documente les risques effroyables que rencontrent ces adolescents dans leur fuite pour échapper aux, au désespoir et à la pauvreté.
On a enregistré 2809 décès dans la Méditerranée, entre le 1er janvier et le 5 juin 2016, contre les 3.770 de toute l’année dernière. La grande majorité était sur l’itinéraire de la Méditerranée centrale, et beaucoup étaient des enfants. Les mineurs non accompagnés sont généralement victimes de trafiquants d’êtres humains, souvent sous le système «pay as you go» (payer pour partir).
Certains sont victimes d’abus sexuels et d’exploitation. Les opérateurs sociaux italiens ont raconté à l’UNICEF que les garçons comme les filles ont été agressées sexuellement et forcées à se prostituer quand qu’ils étaient en Libye, et que quelques-unes des filles violées étaient enceinte à leur arrivée en Italie. Toutefois, l’illégalité de la traite humaine fait qu’il n’y ait pas de données fiables sur les morts et les disparitions de plusieurs réfugiés et migrants, pendant qu’ils sont forcés de travailler ou de se prostituer ou pendant qu’ils pourrissent en prison.
«C’est une situation silencieuse et désespérée, inexplicable. Pourtant, des dizaines de milliers d’enfants affrontent le danger tous les jours et des centaines de milliers sont prêts à tout risquer», dit Marie-Pierre Poirier, Coordinateur de l’UNICEF pour les réfugiés et les migrants en Europe. «Nous devons de toute urgence protéger ces enfants contre toutes les formes d’abus et d’exploitation par ceux qui profitent de la situation pour tirer profit de leurs rêves».
Avec l’arrivée de l’été en Méditerranée, selon l’UNICEF, les derniers chiffres des enfants sur l’itinéraire de la Méditerranée centrale pourraient que représenter que la pointe de l’iceberg. 235.000 autres migrants sont actuellement en Libye, et des dizaines de milliers d’entre eux sont des mineurs non accompagnés.
«Chaque Etat (ceux d’origine, ceux de transit et ceux où les enfants demandent asile) a l’obligation d’instituer des systèmes de protection contre les risques que les mineurs non accompagnés doivent être affronter. Dans l’Union Européenne et dans d’autres pays de destination, il y a la possibilité de mettre en œuvre des réformes politiques et législatives pour ouvrir des canaux sécurisés, légalisés et réguliers pour ces enfants», conclut Poirier.