La jeune fille de Turin crée des maillots de bain sur mesure pour les femmes musulmanes. « Les interdictions? Un retour au passé, quand les Etats disaient comment il fallait s’habiller ».
Autre que le symbole d’asservissement de la femme. Le burkini «est le symbole des femmes musulmanes qui veulent aller à la plage avec leurs amis, sans être obligées de se baigner dans les « piscines pour dames ». C’est un outil, sportif même, contre l’exclusion. Ni plus ni moins».
Parole de Hind Lafram, 22 ans, de Turin, fille d’immigrants marocains, qui, depuis trois ans, crée chez elle et vend via Internet des maillots de bain « islamiquement corrects » et cousus sur mesure. Elle-m.ême les porte bien: «Avant, je me baignais avec un survêtement qui, cependant ne séchait pas et n’était pas du tout comode. Quand j’ai choisi le burkini, j’ai réalisé que tant de mes amies avaient elles aussi les mêmes problèmes», raconte-t-elle au quotidien de Turin « La Stampa » (La Presse).
Et de raconter: «La première règle est qu’on soit à l’aise: j’utilise le tissu des combinaisons de plongeur. Léger, confortable et ça sèche rapidement, mais le terme « burkini », qui est en soi sympa, doit être manié avec attention, vu que cela renvoie à la burqa afghane,une réalité lointaine de la nôtre».
Hind crée aussi des pulls molletonnés, des chemises, robes du soir et de la griffe Lafram n’a pas mis longtemps pour s’affirmer et devenir célèbre à travers les réseaux sociaux, dans une Italie où la mode islamique meut à peine ses premiers pas.
Et la France? «C’est un pays qui semblait très loin en avant. Mais au contraire, on est revenus au passé, quand les États se mêlent sur la façon de s’habiller des gens. N’y ayant pas de problème de sécurité et non plus d’hygiène, il n’y a aucun motif valable pour cette interdiction. Si ce n’est que chevaucher une polémique politique»