Le Gabon est dans l’attente des résultats de la présidentielle à tour unique de samedi dernier, 27 août, pour connaître le nom de son prochain chef de l’Etat : le sortant Ali Bongo, ou l’opposant Jean Ping. La Commission électorale (Cenap) devait se réunir en plénière mardi soir. Mais ses travaux n’ont commencé que ce mercredi 31 août en matinée.
L’attente s’éternise au Gabon. Toujours pas de résultat après la présidentielle de samedi dernier. Le verdict était attendu mardi en fin de journée, mais la CENAP (Commission Electorale Nationale Autonome et Permanente) n’a engagé ses travaux que ce mercredi matin.
Le futur du processus électoral gabonais est donc entre les mains d’une trentaine de personnes réunies au sein de la Commission électorale : des représentants des candidats indépendants, de la majorité, de l’opposition et de huit ministères techniques liés l’élection.
Les débats peuvent être longs, explique le président de la CENAP, René Aboghé Ella, qui cite le cas de la présidentielle de 2009, où la plénière avait duré plus de dix heures. Selon lui, si les membres de la Commission veulent aller plus vite, la publication pourrait intervenir plus tôt.
Mais encore faut-il qu’ils s’entendent sur la procédure. En effet, l’opposition demande une publication des résultats bureau par bureau. «Cette demande va contre la loi», estime le pouvoir.
De son côté, René Aboghé Ella juge cette requête irréaliste, car selon lui «il faudrait retarder l’annonce finale de plusieurs jours, ce qui risquerait d’entraîner la suspicion et d’envenimer la situation». «Ce sera long», confie un membre de la plénière. «Tout dépendra de la méthodologie», précise un autre.
Un expert international explique pourtant que la légalité seule ne suffira pas: «Il faut aller au-delà des textes de loi, estime-t-il, et publier les chiffres de chaque bureau pour rassurer les gens et leur permettre de comparer avec les PV de leur localité».
Une fois le consensus trouvé, la plénière contactera le ministre de l’Intérieur. C’est lui qui annoncera publiquement les résultats définitifs et donc le nom du vainqueur. En attendant, cette situation floue, incertaine, ne contribue pas à apaiser un climat plutôt lourd et pesant à Libreville.
Tout au long de la journée de mardi, le dispositif sécuritaire n’a fait que se renforcer dans la capitale. Les effectifs des militaires, policiers et gendarmes n’ont cessé d’augmenter en divers points stratégiques, tout comme le nombre de véhicules anti-émeute. En soirée, le déploiement était même impressionnant.
Pendant ce temps, les partisans de Jean Ping et d’Ali Bongo rassemblaient leurs militants dans leur quartier respectif. L’ambiance est même devenue électrique chez Jean Ping, qui a décidé d’aller parler directement à ses partisans.
L’opposant leur a demandé de rester mobilisés, mais sans manifester. La ferveur est alors retombée et beaucoup sont rentrés chez eux.