La capitale du raï est-elle Oran, en Algérie, ou Oujda, au Maroc? La question a son importance et oppose les deux pays qui revendiquent tous deux l’origine de la musique raï, ce genre maghrébin le plus populaire, rendu célèbre notamment par l’algérien naturalisé marocain, Khaled.
Tout commence à la suite d’une conférence de presse donnée par des responsables au ministère de la Culture à Alger. Ils dévoilent que l’Algérie cherche à inscrire le raï comme un héritage culturel algérien à l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture).
Ce dossier suscite la protestation et l’étonnement au Maroc voisin, qui estime être, lui aussi, à l’origine de cet art de la chanson et le réclame en tant que patrimoine marocain.
Tout comme le couscous que l’Algérie veut l’inscrire en son nom sur la liste de l’héritage humain. D’où la position de la presse marocaine qui a accusé le ministère de culture de l’Algérie de chercher à avoir le monopole du raï.
Si le raï, cette musique populaire rythmée, dont les paroles revendicatives ont évolué à Oran, capitale du raï à l’ouest de l’Algérie, Oujda à l’est du Maroc est considérée comme la deuxième capitale du genre. Elle accueille un festival dédié à ce genre musical.
L’UNESCO établit tous les ans sa liste mondiale d’héritages culturels estimés en danger de disparition. Le but étant de préserver ce patrimoine. Et dans l’affaire du raï, la décision finale revient à l’UNESCO, qui explique que ce dossier n’a pas été jugé prioritaire par l’Algérie, parmi les dossiers en cours déjà déposés, et ne sera donc pas examiné pour le moment.
Le raï est devenu un patrimoine universel, certes le berceau géographique c’est la région des pleines de l’Oranie, il a grandi là avec les choyoukh (les maîtres) mais c’est un patrimoine commun au Maroc et à l’Algérie. Quand on voit la source rythmique du raï, ce qu’on appelle en Algérie le Allaoui et au Maroc le Raguada, c’est la même origine.