Un parcours hors du commun que celui de ce jeune Camerounais de 18 ans, Williams Kemadjou Tchatchoua, qui a reçu la médaille d’or du meilleur ouvrier en métallerie de Bretagne, dans l’ouest de la France. Et dire qu’il l’a reçue tout en étant un sans-papiers.
Parti du Cameroun, seul, il a traversé le Nigeria, le Niger, l’Algérie et le Maroc, avant d’atterrir en Bretagne presque par hasard.
Sa médaille d’or, il l’a gagnée en fabriquant une hydrolienne. Il était le moins formé des participants. Le jury a été épaté. Une forme de revanche pour Williams Kemadjou Tchatchoua après un vrai parcours du combattant.
«J’ai préféré m’éloigner que de vivre dans ma famille dans la pauvreté», témoigne-t-il. «Au nord du Maroc, c’était là le plus difficile, parce que nous sommes passés sur des grillage de 7,5 mètres avec en plus des fils barbelés avec des policiers des deux côtés. Quand je suis arrivé en France, c’était à Paris. Je suis arrivé à la gare. J’ai vu Rennes, j’ai pris Rennes».
Rennes, puis Quimper, puis Brest où il entame un CAP en métallerie serrurerie. Il vit dans une famille d’accueil.
«Tant que je suis scolarisé», poursuit-il, «il n’y a pas trop de problèmes, mais je m’inquiète plutôt pour mon avenir parce qu’après le lycée, si je trouve un contrat d’apprentissage, je ne pourrai pas parce que je ne suis pas régularisé. Et je n’aimerais pas perdre cette famille comme j’ai déjà perdu la mienne».