Geoffrey Oryema a fui son pays après l’assassinat de son père, alors ministre du dictateur Idi Amin Dada. Il était alors âgé de 23 ans. Le chanteur est très connu en France pour son album « Exile », son titre «Ye Ye Ye», générique de l’émission « Le Cercle de minuit ».
Il signe aussi la bande son du film « Un indien dans la ville« . Sa musique est toujours influencée par l’Ouganda, il chante notamment en partie en « acholi », la langue du nord de l’Ouganda, celle de son père.
Vendredi 16 décembre, alors qu’il avait atterri sur le territoire quelques heures plutôt, il a donné sa première conférence de presse.
L’histoire veut qu’il ait quitté le pays dans le coffre d’une voiture. Il avait alors 23 ans. Quarante ans plus tard, Geoffrey Oryema est apparu très ému pour sa première conférence de presse en Ouganda. Il était temps, dit-il, pour lui de revenir.
«Il faut avancer. Il était temps. J’avoue qu’hier, quand on a atterri à Entebbe, il s’est passé quelque chose en moi. L’opposé de ce qu’il s’était passé, il y a 40 ans. Cette fois-ci, j’ai senti une force tranquille qui m’a parlé».
La reconnaissance par les autorités actuelles du meurtre de son père a sans doute décidé le retour du chanteur tant attendu sur ses terres. Un pays qu’il n’a jamais vraiment quitté des yeux…
«J’ai suivi un petit peu le procès d’Ongwen. Dans mon dernier, il y a une chanson en forme d’une lettre que j’adressais au commandant Joseph Kony. Ça m’a presque coûté la vie. J’ai reçu des menaces de mort. Dans cette lettre, je n’accuse pas Joseph Kony, mais je voudrais savoir pourquoi les enfants de 4, 5, 6, 7, 8 ans, ont des kalachnikovs. Tous ces enfants sont aujourd’hui adultes et leur vie est foutue».
Après un concert à Kampala, Geoffrey Oryema a prévu de passer quelques jours en Ouganda, le temps de se recueillir sur la tombe de ses parents notamment. Un retour aux origines qui aura une grande influence dans son prochain album, assure-t-il.