La gestion de l’après Kadhafi s’annonce difficile?
Depuis deux semaines, la ville de Benghazi, pourtant l’une des mieux sécurisées du pays, vit au rythme de la colère populaire, caractérisée par des manifestations contre le Conseil National de Transition (CNT).
Sur la place de l’Arbre, là où les premières actions contre le régime Kadhafi ont eu lieu en février 2011, les déçus du nouveau régime sont de plus en plus nombreux à exiger des comptes au gouvernement et au CNT.
A Benghazi, avant même la fin de la guerre, en octobre 2011, la vie a retrouvé un début de normalité sur le plan de la sécurité. Contrairement à de nombreuses villes de l’ouest, Tripoli en tête, on voit en effet très peu de rebelles armés occupant les carrefours dans la capitale de la Cyrénaïque.
Rapidement après la Révolution, la police a pris position sur les grands axes de la cité. Mais, depuis quelques jours, constatant que les policiers n’étaient pas respectés, les autorités benghaziotes ont décidé de les faire accompagner de deux personnes : un agent de la circulation et un ancien rebelle.
Les habitants s’organisent donc, mais les difficultés du quotidien restent nombreuses. Les files sans fin s’alignent devant les principales banques qui souffrent toujours du manque de liquidité.
La guerre aura aussi attiré vers la ville un nombre important de familles déplacées. Autant de problèmes qui mettent à rude épreuve la patience des Benghaziotes. Cela fait maintenant deux semaines qu’ils manifestent pour exiger du gouvernement et du Conseil national de transition la mise en action des principes de la Révolution qu’ils ont initiée. En premier lieu, la transparence dans la composition et la nomination des membres du CNT.
Le ressentiment est si grand que désormais il n’est plus rare d’entendre les manifestants réclamer la démission du CNT, y compris celle de son président Moustapha Abdeljalil.