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MARIAM YOWA TWAHILO: La profonde lettre de la jeune congolaise au Ministre de l’Intérieur Matteo Salvini

La jeune congolaise Mariam Yowa Twahilo écrit au Ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini: «A cause du décret, mes rêves ne se réalisent pas».

 

Cher Monsieur le Ministre de l’Intérieur Honorable, Matteo Salvini,

J’ai 24 ans et je suis née et j’ai grandi en Italie, dans la ville de Tourin. J’ai toujours vécu dans cette ville où j’ai fréquenté d’abord l’école obligatoire; j’ai ensuite eu le diplôme d’études secondaires et je suis actuellement en dernière année d’université, à la Faculté de Langues dans la branche des Sciences de la Médiation Linguistique. Je n’ai jamais eu le moyen de découvrir mes racines, dans la République Démocratique du Congo, cependant j’ai connu des tantes et des oncles, en passant quelques semaines en été en Suisse, durant mon enfance, mais rien de plus. A part ces brèves vacances, je ne suis jamais sortie de l’Italie, je me considère italienne, une italienne de nationalité congolaise, même si à la question «d’où viens-tu?», je réponds toujours: «congolaise , mais née et élevée en Italie», justement parce que beaucoup ne comprennent comment je puisse me considérer seulement italienne, une fille italienne malgré la couleur de ma peau et ma nationalité sur les papiers. Malheureusement, à l’accomplissement des 18 ans, pour des problèmes économiques que nous avons dû affronter, ma famille et moi, je n’ai pas pu saisir l’occasion de pouvoir demander la nationalité italienne conformément à la Loi Bossi-Fini; ainsi, j’ai dû renoncer à cette possibilité et continuer à renouveler le permis de séjour.

En juillet 2016, j’ai pu finalement présenter une demande de nationalité italienne; juste une question de temps, 2 ans et j’aurais pu réaliser tant de rêves et projets qu’à regret, j’ai dû mettre de côté. Mais tout écroule lorsque, le mois passé, arrive une modification avec le Décret Sécurité (Salvini), qui augmente le délai de conclusion des dossiers de nationalité italienne, élevant à 4 ans le terme de conclusion de la procédure. Je suis déçue, attristée pour tout ce à quoi, durant ces années, j’ai dû renoncer pour des cas de force majeure, cela me semble injuste pour moi et pour tous les étudiants et étudiantes qui devront renoncer à des excursions hors d’Europe ou aux échanges culturels internationales. Je ne peux pas voter, je ne peux pas participer aux concours, je ne peux pas faire des déterminés travaux, je ne peux pas faire demande pour les voyages d’études, je n’ai pas pu et ne peux pas faire des expériences à l’étranger pour améliorer les langues que j’étudie et pour m’enrichir culturellement, je suis limitée sous beaucoup de points de vue. Mon désir, une fois obtenu mon doctorat, est celui de pouvoir accéder au cours de licence magistrale aux Etats-Unis, mais ainsi, il me faudra attendre encore 2 ans jusqu’à ce que je n’aurai pas obtenu la nationalité et réaliser ainsi tous mes rêves.

 

Salutations cordiales

Mariam Yowa Twahilo 

 

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