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PRESIDENTIELLE SENEGALAISE: Opposition sans… position unique!

 

Les trois candidats de l’opposition divisés avant la présidentielle.

Trois ténors de l’opposition sénégalaise devaient être investis à Dakar candidats à la présidentielle de février, signe de la désunion dans le camp contestant la candidature du président Abdoulaye Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 12 ans, qui se représente pour un nouveau mandat.

 

Les investis sont Ousmane Tanor Dieng, secrétaire général du Parti socialiste (PS), parti qui a dirigé le Sénégal de 1960 à 2000, et de deux ex-Premiers ministres du président Wade, Moustapha Niasse, de l’Alliance des forces de progrès (AFP) et Idrissa Seck, de la coalition « Idy4president ».

Jusqu’au 2 décembre, MM. Tanor Dieng et Niasse concouraient pour une candidature unique de ce qui était alors la plus grande coalition d’opposition, Benno Siggil Sénégal (S’unir pour un Sénégal debout), mais ont échoué à s’entendre.

Mais le 2 décembre, immédiatement après la désignation de M. Niasse comme candidat de Benno Siggil, M. Tanor Dieng annonçait qu’il maintenait sa candidature au nom du PS. C’en était fini du rêve d’une candidature unique d’un vaste pan de l’opposition.

Cet échec était prévisible, selon les analystes politiques, tant l’opposition entre ces deux hommes était grande, Moustapha Niasse, ancien baron du PS étant considéré comme un « traitre » par les dirigeants socialiste pour avoir appelé à voter Wade au second tour de la présidentielle de 2000 face au président sortant PS, Abdou Diouf.

Quant à Idrissa Seck, ancien homme de confiance du chef de l’Etat au point d’être considéré comme son « fils spirituel », il en est devenu un des plus farouches adversaires après avoir été écarté du pouvoir et en butte à la justice. Poursuivi pour malversations dans le cadre de travaux publics dans la ville de Thiès dont il est le maire, M. Seck avait été emprisonné pendant près de sept mois entre 2005 et 2006, avant de bénéficier d’un non-lieu en 2009.

Ces candidatures s’ajoutent à celles d’un autre ancien Premier ministre de Wade, Macky Sall, investi le 10 décembre par la coalition qu’il a formée, de Youssou Ndour, star internationale de la chanson, ainsi que d’une quinzaine d’autres petits candidats.

L’un d’eux, journaliste d’investigation et écrivain respecté au Sénégal, Abdou Latif Coulibaly, a annoncé qu’il se retirait de la course faute de moyens financiers. La liste définitive des candidats retenus sera publiée fin janvier par le Conseil constitutionnel, un mois avant le premier tour du 26 février.

Dans l’incapacité de s’unir face à lui, le seul point commun de l’ensemble des candidats est pourtant de vouloir en finir avec les douze ans de règne du président Wade, investi le 23 décembre candidat à sa réélection par le Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir).

Réélu en 2007 pour cinq ans après une réforme constitutionnelle en 2001 qui a institué un quinquennat renouvelable une fois, M. Wade se représente cette fois pour sept ans après le rétablissement du septennat en 2008.

Désunis mais pour la plupart membres du Mouvement du 23 juin (M23), une soixantaine de partis d’opposition et d’organisations de la société civile, estiment qu’il a déjà épuisé ses deux mandats légaux. Ses partisans estiment que le décompte doit se faire à partir de 2007, sur la base de la nouvelle Constitution de 2001.

Les trois nouvelles investitures ont lieu deux semaines après des violences politiques au cours desquelles un dirigeant socialiste, Barthélémy Dias, a tué par balle un partisan du PDS, affirmant avoir agi en « légitime défense » au moment où sa mairie d’un quartier de Dakar était attaquée par des « nervis » du pouvoir.

Le PS a affirmé que, malgré son emprisonnement, M. Dias serait « présent » au congrès d’investiture d’Ousmane Tanor Dieng, tout comme un autre socialiste, Malick Noël Seck, emprisonné depuis octobre pour « outrage à magistrat ».

 

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