Intermédiation illégale et exploitation du travail. Ce sont les crimes pour lesquels un couple de Tuturano (dans la province de Brindisi) a été arrêté. Un troisième arrêté exploitait, lui, deux albanais sans permis de séjour et sans contrat de travail régulier.
Adriano Vitale, 51 ans, et sa compagne Patrizia Carrozzo, 37 ans, propriétaire de l’élevage et de la ferme, faisaient travailler le jeune gambien dans des « conditions inhumaines » depuis mai 2018: avec des tours de 14 heures par jour et un salaire d’environ 1,5 euros par heure. Le jeune « esclave » n’avait pas droit au repos hebdomadaire, ni aux congé: Il bossait dès 5 heures du matin, et faisait paître environ 400 animaux le matin et l’après-midi, trayait les animaux et nettoyait les étables. Il vivait dans une ferme où il dormait sur un grabat. Il avait un permis de séjour pour raisons humanitaires qui a expiré en mai 2019.
Vitale a profité de la confiance et de la non-connaissance de l’italien du jeune réfugié, exploitant le fait que ce dernier avait besoin d’un emploi pour rester en Italie. Le couple arrêtée aurait fait croire au jeune homme qu’il avait été régulièrement engagé par une autre ferme de la région. L’administrateur de cette dernière société, complice de Vitale et de Carrozzo, a été dénoncé pour avoir aidé et encouragé l’intermédiation et l’exploitation illicites du travail.
Le couple a également été accusé de crimes contre l’environnement. Les enquêteurs ont également établi que les suspects avaient enfreint les deux infractions environnementales, y compris l’élimination illégale et l’incinération des déchets à la ferme. Du matériel plastique et biologique provenant du nettoyage des écuries a été versé dans le sol et incendié. C’est pour cette raison que toute la zone de la bergerie a été saisie. Le personnel de santé du Service vétérinaire de l’ASL (Unité Sanitaire Locale) de Brindisi a également été sollicité. Adriano Vitale a été emmené à la prison de Brindisi, tandis que Patrizia Carrozzo a été assigné à résidence à la ferme.
Une troisième personne, 54 ans, propriétaire d’une ferme d’élevage, s’est retrouvée aux arrêts à domicile à Laterza, dans la zone de Taranto.
«La loi contre les caporaux dans notre pays est, comme nous pouvons le constater encore aujourd’hui, une excellente loi, considérée comme la meilleure pratique européenne. Le lien entre « caporali » (recruteurs illégaux) et travailleurs migrants du côté des services doit être rompu, facilitant le transport et les lieux de résidence. Un effort énorme qui doit être fait, non pas contre les entreprises, mais avec les entreprises, parce que le « caporalato » signifie concurrence déloyale et nuit à ces entreprises, et il y en a beaucoup, qui opèrent dans la légalité», a déclaré la néo ministre de l’Agriculture, Teresa Bellanova.