L’entrepreneur d’origine syrienne a bâti un veritable empire économique dans ce pays où il a passé toute sa vie.
Son groupe est le premier employeur du pays après l’Etat. Joseph Isham Camash avait 75 ans.
On disait de lui que la Centrafrique lui appartenait. Son empire, Joseph Camash l’a bâti tout seul. Arrivé à l’âge de 4 ans avec son père, un militaire syrien engagé dans les troupes françaises, il a grandi à Berberati, dans le sud-ouest du pays.
Il débarque à Bangui à 18 ans comme vendeur de savon au grand marché du PK5. Puis il ouvre une boulangerie. C’est le début de la fortune. Elevage de poulet, auto-école, station essence… Il rachète alors plusieurs entreprises. Dameca tout d’abord, la grande quincaillerie de Bangui, puis la SCAD, une exploitation forestière. Il va faire de ce groupe le numéro 1 dans le bois. A Bangui, il a investi dans tous les secteurs : banque, immobilier, supermarchés.
Aujourd’hui, son groupe est le premier employeur du pays après l’Etat. Un homme exigeant, très dur en affaires mais aussi très humain, érudit et cultivé. Il a beaucoup fait pour encourager les entrepreneurs centrafricains et il était fier d’être l’un des rares à payer systématiquement ses impôts.
Durant ses longues années, il a vu passer tous les régimes politiques. On disait d’ailleurs de lui qu’il s’entendait toujours avec le président en place mais aussi avec le suivant.
Il aimait à dire qu’en dépit de sa couleur de peau, il était bien à 100% Centrafricain.