Après le duel sur la présidences de la Commission, un autre sur la présidence tournante.
Le sommet de l’Union africaine à Addis Abeba et les réunions ministérielles se poursuivent. Réunion préparatoire, prélude au sommet des chefs d’Etat qui s’ouvre officiellement dimanche. Ce qui occupe les esprits c’est la question du futur président de la Commission de l’Union africaine disputé entre le Gabonais Jean Ping et la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma. Mais un autre front vient de s’ouvrir cette fois-ci pour la présidence tournante annuelle de l’UA avec la candidature surprise du Nigeria.
Le bras de fer est engagé entre le Nigeria et l’Afrique du sud. Selon plusieurs sources diplomatiques, et à la surprise générale le Nigeria vient de présenter sa candidature à la présidence en exercice de l’union Africaine. En clair, le président Goodluck Jonathan souhaite succéder à l’Equato-Guinéen Obiang N’Guéma.
Ce poste doit être occupé par un pays d’Afrique de l’Ouest, un Etat membre de la Cédéao, au nom du principe de rotation régionale. Et c’est le Bénin qui avait les faveurs des pronostics après le retrait de la Gambie.
« Avait », car la candidature surprise du puissant Nigeria brouille les cartes. Selon des diplomates de haut rang, cette décision du Nigeria est l’une des conséquences de la bataille pour le siège de président de la commission de l’Union africaine, qui oppose le sortant Jean Ping à l’actuelle ministre sud-africain de l’Intérieur madame Dlamini-Zuma.
En cas de victoire de cette dernière, lundi 30 janvier, lors du sommet, le Nigeria s’assurerait ainsi le contrôle d’une partie de l’appareil de l’organisation. On se retrouverait donc avec une direction bicéphale, avec deux personnalités que tout oppose.
«Si ce scénario se réalise, l’Union africaine sera bloquée», pronostique un ministre sous couvert de l’anonymat.
