Le Ghana à l’épreuve de la Tunisie.
Trente ans après son dernier succès, après deux finales malheureuses en 1992 et en 2010, le Ghana repart à l’assaut de ce qui serait un 5ème trophée ce qui lui permettrait de se rapprocher de l’Egypte, couronnée à 7 reprises.
Après un premier tour à sa main mais sans fantaisie, courte victoire contre le Botswana (1-0), succès plus convaincant devant le Mali (2-0), enfin un nul avec la Guinée (1-1), l’équipe dirigée par le Serbe Goran Stevanovic devra élever son niveau de jeu pour faire face à une équipe de Tunisie qui, sans coup d’éclat particulier, a démontré qu’elle n’avait pas remporté le CHAN, il y a un an au Soudan, avec une équipe dans laquelle figuraient bon nombre de joueurs présents à Franceville et Libreville.
Premier favori du tournoi, à égalité avec la Côte d’Ivoire, le Ghana n’a pas encore confirmé ce statut. Le retour du capitaine John Mensah au cœur de la défense ne peut qu’avoir un effet bénéfique, même si Jonathan Mensah puis Isaac Vorsah n’ont pas démérité.
Au milieu de terrain on a apprécié la vision et l’allant d’Emmanuel Agyemang-Badu, et, dans son rôle très offensif André Ayew dont certaines attaques déroutantes ont déstabilisé les défenses adverses. Frappé par un deuil cruel, Anthony Annan a choisi de rester avec l’équipe, ce qui témoigne son énorme envie de réaliser une grande performance pour honorer la mémoire de sa mère.
Reste naturellement Asamoah Gyan dont les coups de pied arrêtés peuvent faire la décision à tout moment, sans compter qu’il mobilise constamment deux défenseurs à ses trousses favorisant l’ouverture d’espaces pour ses coéquipiers qui ont les qualités requises pour marquer de loin comme de près.
Les Black Stars devront se méfier d’une équipe de Tunisie qui a peu fait parler d’elle. Tous les techniciens qui ont suivi ses matches assurent qu’une victoire des Aigles de Carthage n’est pas à écarter. Un excellent gardien, une défense solide, toujours très organisée, un milieu de terrain qui mise beaucoup sur le jeu court. Et devant un Youssef Msakni que beaucoup d’équipes souhaiteraient avoir dans leur effectif.
Samuel Kuffour l’ancien capitaine de l’équipe et ex-défenseur du Bayern de Munich ne tarit pas d’éloges à son propos: «Celui-là, dit-il est très fort; il constitue un danger permanent pour les hommes de derrière. Et tous les autres Tunisiens ne manquent pas de talent».
C’est une formation complète avec des joueurs d’expérience comme le capitaine Karim Haggui, champion d’Afrique en 2004 à Tunis et une nouvelle génération, les Mejdi Traoui et Khled Korbi entre autres, formée dans les plus grands clubs du pays, l’Espérance, l’Etoile du Sahel, le Club Africain et le CS Sfaxien. L’expérience du football africain ne leur fait pas défaut. C’est même l’équipe qui connaît le mieux ce genre de rencontres.
Sami Trabelsi a répondu que son équpe avait sans doute joué son «meilleur match lors de la troisième journée face au Gabon, en dépit de sa défaite face. J’ai fait les réglages nécessaires. L’équipe s’améliore de sortie en sortie. Contre le Ghana nous allons joueur notre football normal en nous efforçant d’être plus agressifs et plus efficaces. Nous sommes extrêmement motivés parce que nous voulons représenter le plus dignement le football de la Tunisie à un moment de la reconstruction des divers secteurs de notre pays».
Les Ghanéens sont prévenus. Dans leur course au titre qui leur échappe depuis « Libye 1982 », la route est encore semée d’embûches. Ghana – Tunisie sera sûrement un match très intéressant à l’issue plus incertaine que d’aucuns le pensent.