La réalisation devrait se faire d’ici 2020.
A Ouagadougou, une soixantaine d’experts de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) ont examiné la situation économique et financière des Etats au premier semestre de 2011 dont la croissance varierait entre -5,8% en Côte d’Ivoire et 13,6% au Ghana. L’objectif étant, au terme de ces évaluations périodiques, de parvenir à une monnaie unique pour cette région ouest- africaine d’ici à 2020.
Ce que nous pouvons retenir de cette rencontre, «c’est surtout l’évaluation des performances des Etats et leur engagement à faire en sorte que la surveillance de la performance économique en termes de gestion et de rigueur budgétaire puissent se faire dans les normes de l’orthodoxie afin qu’en 2020, nous puissions avoir une monnaie unique», a confié le directeur du département de la surveillance multilatérale représentant le président de la commission de la CEDEAO, Lassané Kaboré.
En effet, l’objectif majeur de ladite réunion était l’examen de la situation économique et financière des Etats au premier semestre de 2011.
Des conclusions de cette analyse des performances des Etats membres de la CEDEAO, il est ressorti «un ralentissement de l’activité économique en 2011 dans l’espace communautaire du fait de la contre-performance en Côte d’Ivoire (-5,8%) et de la baisse de la croissance au Nigéria».
Cependant, cette tendance serait atténuée par la forte croissance du PIB ghanéen, prévue à 13,6% nonobstant l’intensification des risques de ralentissement de la croissance mondiale, ont estimé les analystes.
Ainsi, le rapport final de la réunion des CNC a relevé que la croissance économique dans la région varierait entre -5,8% en Côte d’Ivoire et 13,6% au Ghana. Cet état de fait s’explique par la vigueur de la progression économique en Afrique de l’Ouest au niveau de la ZMAO (Zone Monétaire de l’Afrique de l’Ouest): Gambie, Ghana, Guinée, Libéria, Nigéria et Sierra Léone) par rapport à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo), à en croire les experts de la CEDEAO.
«Le taux de croissance du PIB réel de la ZMAO en 2011 serait de 8% contre 7,7% en 2010 tandis qu’à l’UEMOA, le PIB réel s’accroitrait de 1,4% en 2011 contre 4,5% un an plus tôt, baisse due essentiellement à la contre-performance de l’économie ivoirienne», selon les CNC du mécanisme de la surveillance multilatérale de la CEDEAO. En outre, les analystes ont observé une aggravation du déficit budgétaire dans certains pays.
Toutefois, une amélioration du solde global de la balance des paiements est attendue dans la région. Pour eux, les réserves de change se sont maintenues au- dessus de 6 mois d’importation, nonobstant son léger repli par rapport au mois de décembre 2010.
Macroéconomie, harmonisation des politiques et arrangements institutionnels Concernant la convergence macroéconomique, l’analyse a fait ressortir qu’en fin 2011, les performances des Etats membres vis-à-vis des critères de convergence ont été contrastées alors que les estimations en fin 2011 indiquent une amélioration des performances des Etats membres vis-à-vis des critères de convergence de la CEDEAO.
Quant à l’harmonisation des politiques et arrangements institutionnels, les experts de la zone ouest-africaine ont constaté qu’il subsiste encore de nombreux défis à relever.
Il s’agit de la libre circulation des biens et des personnes dans l’espace CEDEAO, avec la persistance des pratiques anormales au niveau des frontières des Etats membres. Et ce, malgré les actions de sensibilisation menées.
Toutefois, le rapport a fait cas de progrès en matière d’harmonisation des statistiques et des arrangements institutionnels. Inscrite dans le cadre du suivi régulier des performances en matière d’harmonisation des cadres des finances publiques et des données statistiques dans les Etas membres, la réunion de la soixantaine des participants experts représentant les Etats membres a donné lieu à des recommandations de deux ordres à l’intention des décideurs.
D’une part, ratifier et mettre en oeuvre les protocoles et conventions de la CEDEAO, notamment ceux relatifs à la libre circulation des biens et des personnes, aux droits de résidence et d’établissement; d’autre part, prendre des mesures pour renforcer la convergence macroéconomique.