Réussir l’intégration des peuples africains à travers la culture.
La 7e édition du festival Triangle du balafon s’est tenue à Sikasso, capitale économique du Mali.
Cette manifestation dont l’objectif principal est de consolider l’intégration et la paix entre les pays africains, met en compétition, durant trois jours, des groupes de balafonistes venus du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et du Mali. Invité d’honneur de la fête, le groupe «Marimba» de l’Angola.
Depuis 2004, Sikasso abrite le festival dénommé « Triangle du Balafon », à exception des années 2010, à cause de la célébration du Cinquantenaire de l’indépendance de plusieurs pays africains, et 2011, à cause des remous sociaux et politiques dans la plupart des pays fondateurs du « Triangle du Balafon ». Les promoteurs de l’événement n’entendent pas s’arrêter en si bon chemin.
Le stade Babemba-Traoré, construit à l’occasion de la Coupe d’Afrique des nations de football 2002, a été pris d’assaut par des centaines de festivaliers venus d’Afrique et d’Europe.
La cérémonie d’ouverture a duré trois heures. Hymne du festival, discours, prestations de célèbres balafonistes de la région, comme Néba Solo, Seydou Balani ou encore la vieille Mariam Bagayoko, qui, du haut de ses 76 ans, a réussi à faire bouger les spectateurs.
L’ouverture du Triangle du balafon a surtout été marquée par une chorégraphie sur la légende du balafon et un défilé des groupes en compétition.
A entendre les promoteurs de l’événement, le balafon est l’un des meilleurs moyens pour arriver à l’intégration entre les populations africaines, qui ont en commun cet instrument de musique.
Moussa Koné, le premier adjoint au maire de Sikasso, est convaincu qu’aucun pays ne peut se développer seul.
«L’intégration sous-régionale est un passage obligé. Pour cela, il faut cultiver chez les populations de nos différents pays, l’indispensable volonté de vivre ensemble, en insistant sur ce qui nous unit», a-t-il souligné.
Le président de l’Assemblée régionale de Sikasso, Yaya Bamba, a aussi rappelé que l’intégration est d’abord culturelle et que tout développement qui ne prend pas en compte l’homme comme élément culturel, est voué à l’échec.
Enfin, l’ambassadeur du Burkina Faso au Mali, Mohamed Sané Topan, représentant le ministre de la Culture, a indiqué que c’est à Ouagadougou, en 2003, qu’est née l’idée d’un festival consacré au balafon. A l’époque, les premiers responsables de la Culture des trois pays fondateurs du Triangle (Henriette Dagri Diabaté de Côte d’Ivoire, Cheick Oumar Sissoko du Mali et Mahamoudou Ouédraogo du Burkina Faso), avaient émis le voeu de créer un événement qui réunirait les peuples autour d’un instrument et des pratiques culturelles qu’ils ont en partage.
L’une des particularités de cette édition du Triangle du balafon, c’est sa tenue simultanée avec la rentrée culturelle 2012 du Mali. Le ministre malien de la Culture, Hamane Niang, a expliqué que son département a inscrit à son programme, l’organisation de manifestations culturelles grandioses en début de chaque année, dénommée «Rentrée culturelle».
A tour de rôle, chaque capitale régionale abrite ces manifestations, en y imprimant son propre sceau, et en offrant à l’admiration du public ses plus belles créations, ses plus grandes valeurs identitaires positives. La rentrée culturelle, a précisé Hamane Niang, offre l’opportunité de jeter un regard rétrospectif sur les réalisations et le parcours de l’année écoulée.
Des réalisations de l’année 2011, il a cité entre autres, le lancement de l’inventaire général du patrimoine culturel, l’organisation des 9èmes rencontres de la photographie africaine, et la participation du Mali à la 22e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).
De l’avis du ministre, tous ces efforts ont été couronnés par l’élaboration de la Politique culturelle-cadre du Mali et le classement de deux éléments culturels du pays d’Amadou Toumani Touré sur la prestigieuse liste représentative du patrimoine culturel matériel et immatériel de l’UNESCO.
Il s’agit du « Yaaral » et du « Deegal », c’est-à-dire l’épique traversée des eaux du fleuve par une multitude de troupeaux dans le delta du Niger et le rite de la société secrète des «Kôrèdougaws», préparé conjointement avec le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire.