Des grenades lacrymogènes à l’intérieur de la fameusr mosquée.
La Zawiya El Hadj Malick Sy a subi la furie des policiers. En réponse aux jets de pierres des manifestants, ils ont balancé des grenades lacrymogènes à l’intérieur du lieu de culte, faisant des blessés.Sans parler des fidèles qui ont été mouillés par le char ‘dragon’ qui crachait de l’eau chaude sur les fidèles en prière qui ont appele à la riposte pour laver l’affront.
Les forces de l’ordre n’ont fait ni dans la dentelle ni dans la distinction pour disperser les manifestants au centre-ville après la prière du vendredi. Ils ont attaqué les manifestants jusque dans l’intérieur de la Zawiya El Hadj Malick Sy, située sur la rue Carnot.
C’est en réaction aux jets de pierres des manifestants, dont certains se seraient réfugiés dans le lieu de culte, que les policiers ont balancé deux grenades lacrymogènes à l’intérieur de la mosquée, alors que des fidèles étaient en train de prier dans cette mosquée tidiane. Mais, si l’on croit ces derniers, aucun manifestant ne s’y est réfugié. Une bavure policière, selon des fidèles, qui a fait des blessés et surtout soulevé l’ire de la communauté tidiane, dont certains voient dans cette attaque une agression contre leur confrérie. Ulcérés par l’attaque de la mosquée, les fidèles se sont rassemblés sur la chaussée, assis autour d’un grand tissu blanc devant la mosquée. Certains scandaient: « Al lahou Akbar« , « La ilaha ilala » et d’autres appelaient à la vengeance.
Des femmes et même des hommes tombaient en transe face ‘à la profanation’ de la mosquée de El Hadj Malick Sy. ‘Attaquer une mosquée un vendredi ne peut être l’oeuvre que de francs-maçons’, s’écrie une dame voilée.
« C’est une attaque délibérée contre la confrérie tidiane, contre son fondateur et contre le Créateur« , lance un homme en transe. Vêtu d’un boubou blanc, chapelet à la main, il s’égosille de toutes ses forces: « Allahou Akbar. Dieu vengera El Hadj Malick. Personne ne s’en prend à lui sans conséquence« . Un autre fidèle prédit même le pire au président Wade. « Avant vendredi prochain, Abdoulaye Wade verra les conséquences de cet acte« , espère-t-il.
Quelques temps après cette première attaque, Serigne Mbaye Sy Mansour arrive sur les lieux à bord d’une Mercedes. Il se fraie difficilement un chemin pour accéder à la mosquée à cause de la foule en furie qui ne souhaitait qu’une chose: En découdre avec les policiers qui ont ‘profané’ leur lieu de culte.
Mais sa présence n’aura pas dissuadé les policiers et les manifestants. En effet, alors qu’il constatait les dégâts au moment où des manifestants priaient dans la rue autour d’un grand tissu immaculé, les policiers qui s’étaient repliés sur le boulevard de la République ont chargé à nouveau pour disperser la foule et éteindre un incendie allumé sur la chaussée par des jeunes surexcités.
C’est alors que le char ‘Dragon’ s’est mis subitement en position d’attaque. Alors qu’ils balançaient des grenades lacrymogènes sur les fidèles assis en face de la mosquée, le char s’est mis à cracher de l’eau chaude. Une violente attaque qui a fait de nombreux blessés. C’est le sauve-qui-peut. Abasourdie et surprise par cette attaque soudaine, la foule s’est dispersée. Les gens courraient dans tous les sens. Ceux qui tombaient étaient piétinés. Des gens le visage en sang criaient « Al lahou Akbar« . Aussitôt une ambulance intervient et évacue les blessés.
Sonné et incapable de marcher, l’avocat Mame Adama Guèye est conduit par son garde du corps à l’hôtel Ganalé, située sur la rue Carnot à une cinquantaine de mètres de la mosquée. De son côté, le reporter de Rfi, les yeux en larmes à cause des lacrymogènes, perd son français et s’écrie: « Woo métina« .
Pour calmer la foule en furie, les autorités de la mosquée donnent rendez-vous aux fidèles demain, dimanche.