Le footballeur ghanéen Kevin Prince Boateng a, dans une interview sur la chaine sportive « Dazn », révélé que du point de vue de la lutte contre le racisme, dans le football et pas seulement, il y a encore un long chemin à parcourir.
Le footballeur de Monza aux micros de « Dazn » : « De 2013 à ce jour, rien n’a changé, le changement doit commencer par le haut ».
Il ne se perd pas en trop de mots, Kevin Prince Boateng, ancien footballeur de l’AC Milan et aujourd’hui sociétaire de l’équipe de Monza, où il a retrouvé le propriétaire Silvio Berlusconi et le PDG Adriano Galliani: « Le racisme dans le football? Rien n’a changé depuis 2013: peut-être quelques amendes supplémentaires. C’est triste, ça arrive encore et ça arrive trop souvent« , tonne l’ancien ‘black star’ ghanéen.
La référence à 2013 n’est pas accidentelle: c’est en fait l’année du match amical entre Milan et Pro Patria à Busto Arsizio, interrompu précisément à cause des chants racistes lancés depuis les tribunes contre Boateng. À cette occasion, les joueurs ont quitté le terrain par solidarité envers le footballeur noir et le match a été suspendu.
« En 2013, je disais: j’espère que dans quelques années, les enfants ne sauront pas ce que signifie le racisme mais malheureusement, on en entend plus parler aujourd’hui qu’hier. Le changement? Cela doit venir de la FIFA et de l’UEFA: nous, les footballeurs, sommes importants, nous essayons de parler, nous utilisons les médias sociaux et les interviews, mais si vous ne commencez pas par le haut, c’est difficile pour nous », – explique Boateng -.
Sur les modèles à prendre en exemple, Boateng cite la prochaine vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris : « Elle donne un grand message d’espoir à toutes les femmes du monde : elle a une force, une énergie positive qui est immédiatement perçue. Elle envoie un message fort comme l’ont fait Muhammad Ali et Nelson Mandela.
Pendant la transmission, Boateng a également parlé du football joué, disant qu’il se sent très bien à Monza : « J’ai du respect pour mes coéquipiers et ils me respectent. J’apporte de l’expérience : bien sûr, beaucoup de gars me disent qu’ils ont une impression quand ils me voient dans les vestiaires, mais cela les aide à grandir. Le fait d’avoir des champions dans les vestiaires m’a aussi aidé quand j’étais enfant. Monza en A ? J’inventerais une nouvelle danse pour fêter ça ».