Désarmer ces « Brazza »…rmés!
L’explosion d’un dépôt de munitions le 4 mars à Brazzaville a fait plus de 2.300 blessés et près de 14.000 sans-abri, le nombre de tués restant inchangé à près de 200 victimes, dont les obsèques se dérouleront ce dimanche 11 mars.
Il s’agit du plus meurtrier accident de ce type, dans des dépôts d’armes et de munitions, depuis 10 ans dans le monde. Le bilan pourrait s’alourdir encore, d’autres corps se trouvant vraisemblablement à proximité immédiate du dépôt, où la Croix-Rouge n’a pu se rendre jusque-là. Les obsèques des victimes se dérouleront dimanche à Brazzaville, après une cérémonie d’hommage en présence du président congolais Denis Sassou Nguesso.
Le deuil national décrété depuis mardi prendra fin, ce dimanche.
« L’épicentre du sinistre est composé de trois périmètres: le premier périmètre qui comprend le camp des blindés (où se trouvait le dépôt) a été détruit à 98%. Seuls les bâtiments en construction par une entreprise chinoise ont résisté. Le deuxième périmètre a été détruit à 90% et dans le troisième les dégradations sont aussi significatives« , a déclaré le ministre du Plan, qui a détaillé l’étendue des destructions autour du dépôt de munitions, mais sans toutefois préciser l’étendue des périmètres, ni donner d’information sur les opérations de déminage du site, les causes de l’accident, dû à un court-circuit qui aurait provoqué un incendie, selon les déclarations du gouvernement, peu après le drame.
Le dispositif militaire autour du site du dépôt de munitions a été élargi et les militaires interdisent désormais aux habitants d’entrer dans des secteurs auparavant accessibles.
Dans les zones accessibles, les sinistrés continuent à chercher leurs biens dans les décombres. L’aide internationale (équipes médicales, médicaments…) venue de nombreux pays continue d’arriver, notamment pour soulager les hôpitaux sous équipés et saturés par l’afflux de blessés. L’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) a critiqué la gestion de la crise par les autorités « à tous les niveaux », déplorant notamment l’insuffisance des mesures d’accompagnement des sinistrés dans les sites d’accueil, et demandé une « enquête internationale ».
A la demande des autorités, le Haut Commissariat de l’ONU pour les Rréfugiés (HCNUR) va apporter son appui pour gérer les sites accueillant les sans-abris, notamment deux églises, un marché couvert et des stades de la ville.
Le ministre du Plan a annoncé que chaque famille de victimes allait bénéficier d’une « allocation de subsistance » de 3 millions CFA (5.000 euros), en attendant que « les modalités d’indemnisation soient déterminées« .
Lors de la séance au Parlement le député d’opposition Patrice Kadia, a mis en cause le pouvoir en place: « la conservation du pouvoir coûte très chère au Congo; on n’a pas vu la richesse dans les médicaments pour soigner les blessés, mais seulement dans les armes qui sont gardées dans les quartiers populaires comme des semences« , a-t-il dit avec des mots pleins de sagesse.