Le futur de l’eau se discute à Marseille.
Accès à l’eau potable, changement climatique, sécurité alimentaire: le 6ème Forum mondial de l’eau, la plus importante manifestation internationale sur cette ressource vitale, se déroule à Marseille (France), avec la volonté affichée de passer du stade des débats à celui des solutions.
Après 5 forums de diagnostic et d’échanges sur les grandes problématiques internationales de l’eau, la 6ème édition, intitulée «Le temps des solutions», est résolument orientée vers des engagements et des priorités d’action.
La cérémonie rassemble 25.000 personnes de 140 pays, dont une dizaine de chefs d’Etat et plus de 80 ministres. Tous les acteurs y sont: gouvernements et parlements, autorités régionales et locales, organisations internationales et ONG, banques de développement, entreprises et experts.
S’agissant de l’Afrique subsaharienne, le Tchadien Idriss Deby Itno, et leNigérien Mahamadou Issoufou, présideront des événements sur le lac Tchad et le Bassin du fleuve Niger. 40% des Africains n’ont pas un accès correct à l’eau potable et 70% à un assainissement correct. Les experts estiment que 5% du PNB de l’Afrique est perdu annuellement à cause des difficultés d’accès à l’eau et à l’assainissement. La France renouvellera à cette occasion son engagement politique pour l’eau en Afrique et réaffirmera la priorité qu’elle accorde la coopération.
«Ce n’est rien moins que le futur de l’eau qui se décide à Marseille», a déclaré Loïc Fauchon, président du Conseil mondial de l’eau, organisateur de ce forum qui se tient tous les trois ans.
La population mondiale est passée de 1,7 milliard d’individus en 1900 à plus de six en 2000. Alors que la population triplait, la consommation d’eau a été multipliée par plus de six.
D’ucu 2005, ce sont 3,9 milliards de personnes qui vivront vraisemblablement dans des bassins confrontés à un fort stress hydrique. Plus de 240 millions de personnes demeureront sans accès à une source d’eau améliorée d’ici à 2050 et près de 1,4 milliard resteront privées d’accès à un assainissement de base.
«L’eau est aujourd’hui un problème clairement politique qui nécessite donc des décisions politiques», a expliqué Loïc Fauchon.
Des détracteurs de la manifestation (près de 2.000 participants), qui jugent trop commerciaux les remèdes proposés, organisent en parallèle un Forum alternatif mondial de l’eau à Marseille, aux mêmes dates, pour s’opposer à la libéralisation du secteur, accélérée selon eux par l’austérité, notamment en Europe. Ils prévoient plus de 2.000 participants.
