La RAI (Radio Télévison Italienne) dit non au blackface. Jamais plus de visage coloré. Plus de situation de ce genre. Après les accusations de racisme, la télévision publique s’engage enfin à exprimer plus de respect pour les différents groupes ethniques et cultures. C’est notamment l’émission présentée par Carlo Conti (« Tale e Quale Show ») qui répond à cette problématique: celle-ci a en effet été, dans le passé, au centre d’une controverse, notamment à la suite d’une imitation de l’artiste Ghali, mise en scène par Sergio Muniz.
L’imitation du Blackface était une habitude assez courante dans le programme de Carlo Conti. Toutefois, grâce aux polémiques soulevées par Ghali et par certaines associations telles que « Lunaria », « Italiani senza cittadinanza » (Italiens sans nationalité), ARCI, COSPE et « Razzismo Brutta Storia » (Racisme Sale Histoire), l’attention portée au mécontentement des Afro-Américains s’est accrue. Le blackface, en fait, n’est rien d’autre qu’une pratique raciste historique où des Blancs se maquillent en Noirs et les imitent en accentuant leurs caractéristiques physiques et vocales. Et dans le programme diffusé sur Rai 1, cela s’est produit bien trop souvent. Mais désormais, l’émission « Tale e Quale Show » et toute la Rai s’efforceront d’éviter que cela ne se reproduise sur leurs écrans.
Tout est né après une performance de Sergio Muniz, un spectacle où il imitait le chanteur Ghali en colorant son visage. L’artiste en personne a immédiatement choisi d’exprimer sa déception : « Vous n’avez pas besoin de faire du blackface pour m’imiter ou imiter d’autres artistes. Je n’étais pas offensé, vraiment. Mais je n’ai pas ri non plus« , avait-il déclaré. Ce n’était toutefois pas le premier et le seul épisode: la même chose s’était produite lorsque Roberta Bonanno avait décidé d’imiter Beyoncè. Et plus généralement, au cours des dix éditions de l’émission, de nombreux artistes afro-américains ou afro-britanniques ont été imités.
En janvier, donc, les différentes associations avaient envoyé une lettre de déception sur la pratique du blackface à l’attention des autorités de la Rai et du chef d’orchestre Conti lui-même. Dans le texte, il était précisé l' »invitation directe à abandonner la pratique du blackface dans les émissions récréatives de la télévision publique ». Aujourd’hui, enfin, une réponse est arrivée de la part du colosse télévisuel: « En ce qui concerne l’affaire pour laquelle vous nous avez écrit, nous tenons à dire immédiatement que nous nous engageons – dans la mesure de nos moyens – à empêcher qu’elle ne se répète sur les écrans de la Rai. Au contraire, nous nous ferons le porte-parole de vos demandes auprès de la direction générale et des directions qui jouent un rôle clé dans la coordination. Pour que vos observations sur la pratique du blackface fassent l’objet d’une large sensibilisation« .