Tous les joueurs soudanais évoluent dans le championnat national.
Le Soudan a franchi le premier tour d’une CAN pour la première fois depuis 1970 en battant le Burkina Faso (2-1) lundi à Bata et en profitant du succès de la Côte d’Ivoire sur l’Angola (2-0), pour entrer en quart de finale de la CAN Orange 2012.
Un doublé de Mudather Eltaib parti battre le gardien en duel (33e, 80e) et le résultat de l’autre match ont permis aux Crocodiles du Nil de dépasser l’Angola à la différence de buts (0 contre -1). Coïncidence, l’ouverture du score soudanaise est intervenue à la même minute que celle des Ivoiriens contre l’Angola.
Le Soudan revient de loin. Equipe majeure des années 1960-1970, il avait ensuite connu une longue éclipse. « Le Soudan était absent de la CAN depuis 1976, et ne l’a retrouvée qu’en 2008, sans expérience (élimination au premier tour après trois défaites), avait souligné son sélectionneur Mohammed Abdullah, la veille du match. « Cette année, on a fait mieux, et mon équipe a gagné le respect ».
C’est le cas de le dire, puisque les Crocodiles du Nil, joueurs méconnus qui évoluent tous dans leur championnat national, ont devancé l’Angola (quart-finaliste des deux dernières éditions) et le Burkina Faso, comprenant des joueurs évoluant en Europe (Kaboré, Alain Traoré, Pitroipa…).
Et si les Soudanais croient aux signes du destin, ils se diront que la dernière fois qu’ils sont sortis de la poule, c’était pour remporter le tournoi, en 1970, chez eux.
Le Soudan n’aura pas été flamboyant, mais sérieux, et très réaliste. Il essayait de construire, proposant un jeu assez fluide, quoique gêné par l’impact physique des Burkinabés. Les Crocodiles du Nil essuyaient en outre une déconvenue précoce en perdant le défenseur Nagm Eldin sur blessure dès la2e minute.
Les Etalons, privés de leur maître à jouer Alain Traoré, s’en remettaient au seul Pitroipa: charge à lui de réaliser un exploit en solo. Las, le joueur de Rennes (France) mettait le feu, sans suite (20e), et seul devant le gardien dans un angle excentré, adressait une frappe molle (43e). Puis s’éteignait.
Moumouni Dagano était esseulé en pointe et pas assez mobile pour prendre à défaut la
défense rouge, alors que Narcisse Ouedraogo a fait une bonne entrée, néanmoins gâchée
par trop d’imprécisions dans le dernier geste. Même s’il a réduit le score en toute fin de match (90e+5). Maigre consolation, quand on voit le zéro pointé des troupes d’un Paulo Duarte, dont on avait dans le groupe B le premier challenger de la Côte d’Ivoire..