Amara Traoré, François Zahoui et Harouna Doula, la fierté de l’Afrique.
Trois entraîneurs locaux ouest-africains, le Sénégalais Amara Traoré, l’Ivoirien François Zahoui et le Nigérien Harouna Doula ont donné des lettres de noblesse à l’expertise locale en qualifiant leurs sélections avec en prime pour les deux premiers un parcours sans faute.
Dans un continent africain où, en dépit, des trois victoires consécutives d’Hassan Shehata avec les ‘Pharaons’ d’Egypte en 2006, 2008 et 2010, les ‘Sorciers Blancs’ occupent encore les premiers rôles sur les bancs de touche des sélections africaines. Mais, les performances de ces trois techniciens seraient de nature à remettre en question certaines certitudes.
Camarade Amara!
Patron du banc de touche des ‘Lions’, Amara Traoré a réussi un parcours sans faute dans les éliminatoires de la Can 2012. En prime, il a réussi à éliminer deux cadors du football continental, le Cameroun et la RD Congo.
Arrivé dans un football sénégalais en lambeaux, après l’élimination à la CAN et à la Coupe du monde 2010, le technicien qui, après avoir été renvoyé de la sélection nationale en 2006, est allé faire ses gammes dans son club de coeur, La Linguère de Saint-Louis (nord), a réussi un pari fou.
Après avoir permis à la Linguère de retrouver l’élite du football national et de gagner deux titres, coupe et championnat national, Amara Traoré a fait rebondir les ‘Lions’ avec cette qualification et en domptant, dans la foulée, les ‘Indomptables’ du Cameroun, quadruples champions d’Afrique (1984, 1988, 2000 et 2002).
Zahoui! C’est oui!
Le parcours du Saint-Louisien ressemble à bien des égards à celui du sélectionneur ivoirien, François Zahoui, qui est aussi un ancien international.
L’ancien milieu offensif ou attaquant, qui a joué au Stella d’Abidjan avant de migrer en Europe, est revenu dans son pays pour mettre ses connaissances au service du football ivoirien.
Malgré ses diplômes, la mode était aux ‘Sorciers Blancs’ chez les ‘Eléphants’ jusqu’au double crash aux coupes du monde 2006 et 2010.
Ni le Français Henri Michel encore moins le Suédois Sven Goran Ericksson, qui a succédé au Bosnien Vahid Halilodzic, coupable de n’avoir pas gagné la Can 2010, n’ont permis aux ‘Eléphants’ de se qualifier pour un second tour au Mondial, malgré un groupe de joueurs de très haut niveau.
« Après l’échec des expatriés, nous avons tenté d’essayer les locaux« , expliquait l’ancien président de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF), Jacques Anouma.
Zahoui sans se démonter, malgré la crise socio-politique qui aurait pu avoir une incidence grave sur l’équipe nationale, a dirigé sa barque sans problème, faisant un carton plein, avec 6 victoires en 6 matchs.
Avec lui, les ‘Eléphants’ sont les favoris de la CAN 2012 et les supporters ivoiriens rêvent d’une seconde couronne continentale après celle de 1992 au Sénégal. L’entraîneur de l’époque était un technicien local, Yéo Martial!
Doula là!
Moins connu que les deux autres, Harouna Doula, l’entraîneur du Niger, a réussi une exceptionnelle prouesse, en qualifiant, pour la première fois de son histoire, son pays à la CAN.
En 2010, l’enseignant d’EPS (Education physique et sportive) avait réussi à gagner le tournoi de l’UEMOA et à qualifier le Mena local en quart de finale du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) 2011.
Deux étapes franchies par le football nigérien qu’il expliquait par la mise en place d’un nouveau bureau fédéral, l’érection de nouvelles infrastructures sportives, la mise en place d’une poule unique dans le championnat et une meilleure organisation des transports pour les équipes de l’élite.
A quelques jours de la Can 2012, ils seront les porte-drapeaux de l’expertise locale dans une compétition où les ‘Sorciers Blancs’ occuperont les premières places sur les bancs des 16 pays qualifiés.
Ce sont: le Gabon, la Guinée Equatoriale, le Niger, l’Angola, le Botswana, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Mali, le Sénégal, la Tunisie, la Zambie, le Burkina Faso, le Maroc, la Libye et le Soudan.