Une grande perte pour la communauté islamique sénégalaise.
L’imam ratib de Ziguinchor, Chérif Alioune Aidara, est décédé jeudi matin à l’hôpital Principal de Dakar des suites d’une longue maladie.
Depuis le mois de mai dernier, le marabout était interné à la clinique Brévié de l’hôpital Principal de Dakar. Chérif Alioune Aidara était depuis 2000 Khalife général de son père, Chérif Younousse Aidara de Banghére (région de Sédhiou).
Le défunt Chérif Aliloune Aïdara fut durant 30 ans imam de la grande mosquée de Ziguinchor
La dépouille mortelle du saint homme est attendue vendredi matin à 10h. Il sera inhumé le même jour après la prière de 14h, à Médina El Hadj (Kolda), où repose son père, l’imam Chérif Aïdara, le fils ainé de Chérif Younousse Aïdara, a indiqué à l’APS son frère Chérif Tidiane Aïdara .
L’imam Chérif Aïdara, qui est né à Banghère (Sédhiou), a fréquenté l’école française à Tanaf jusqu’en classe de CM2. Il commença ses études coraniques à Iliyao en compagnie de ses frères.
Il se rendit ensuite à Sokone, dans la région de Fatick, chez la famille maraboutique Dème pour parfaire son apprentissage coranique, a rappelé son frère Chérif Khassim Adara, imam de la grande mosquée de Kandé-Banéto à Ziguinchor.
Après Sokone, il poursuit son apprentissage du Coran auprès de la famille Barro de Mbour, avant de parfaire sa formation religieuse à Kayes, au Mali. A son retour au Sénégal, il enseigne le Coran à l’école de son oncle Chérif Macky Aïdara à Kolda, pendant sept ans.
Il s’inscrit ensuite à l’Université Al Azhar du Caire, en Egypte, en 1957 où il obtient une licence en arabe, deux ans plus tard. Au Caire, il fréquenté les Frères musulmans, une organisation interdite en Egypte à cette époque-là, mais au contact de laquelle il reçoit « une solide formation« , selon son frère Chérif Khassim Aïdara.
A son retour au Sénégal, Cherif Alioune Aïdara enseigne l’arabe au Lycée Djignabo de Ziguinchor, jusqu’au décès de son oncle, Chérif Boubacar Aidara, en 1981. C’est année-là qu’il fut nommé, jusqu’à son rappel à Dieu, imam de la Grande mosquée de Santhiaba, en remplacement de son oncle.
Le marabout, qui maîtrisait à la fois le français, le mandingue, le pulaar et le wolof, axait souvent ses prêches sur les problèmes quotidiens de la Ummah islamique.