L’Abidja…niaise?
En prélude à un livre qu’il met sur le marché en mai, Dr Kinimo René, agronome, enseignant-chercheur, a animé une conférence de presse, mercredi 25 avril 2012 à Cocody sur le thème: « Les mystères de «L‘Abidjanaise»: source de malédictions et clé de sortie de la crise ivoirienne« .
Le conférencier Dr Kinimo René a indiqué que la crise ivoirienne trouve son origine dans l’hymne national:
■ D’abord le titre de l’hymne ivoirien «L’Abidjanaise», inspiré de l’hymne français « La Marseillaise », explique-t-il, n’est pas adapté au contexte ivoirien. « La Marseillaise » a été conçue par les Français pour des luttes révolutionnaires, alors que l’hymne de la Côte d’Ivoire devrait être conçu pour célébrer la liberté, la joie de l’indépendance.
Ainsi, en copiant sans discernement sur les Français, les Ivoiriens se sont mis sous la coupe d’un esprit guerrier se manifestant par des comportements violents et révolutionnaires.
■ Ensuite, le terme «Salut ô terre», employé dans l’hymne confère à la nation ivoirienne le caractère d’un peuple officiellement idolâtre, provoquant la colère et la malédiction de Dieu sur la nation.
■ Puis, le terme «Terre d’espérance»: traduit pour lui, l’incrédulité des Ivoiriens, punissable par le Seigneur. En effet, selon lui, parler de terre d’espérance signifie qu’ils continuent de courir après leur indépendance (qu’ils ont reçue depuis 52 ans!); ce qui signifie que la Côte d’Ivoire ne leur appartient pas et qu’ils s’acharnent à lutter pour l’obtenir un jour. Ainsi, l’expression «Terre d’espérance» est un facteur d’inégalité socio-économique entre les peuples d’une même nation.
■ «Pays de l’hospitalité», cet autre terme évoque, a-t-il poursuivi, et renvoie au mot Hôpital ou hôtel qui confine les Ivoiriens (propriétaires) dans un rôle de serviteur et les usagers (les étrangers) dans un rôle de créateur de richesse ou d’investisseur. Ce qui signifie que l’étranger est roi, mais placé sous la tutelle de quelqu’un ou appartient à un propriétaire.
Ce terme est donc un terme péjoratif, discriminatoire dans la mesure où il identifie certains peuples d’étrangers et d’autres de propriétaires dans une même nation. Il se présente également comme un symbole de l’orgueil humain susceptible d’égarer le coeur des Ivoiriens en attirant la colère de Dieu qui se manifeste sous forme de châtiment et de misère.
Les Ivoiriens pouvaient accueillir les étrangers sans pourtant publier et afficher cet acte de générosité sur tous les toits.
Au regard de ce qui précède, il est indispensable, a-t-il dit, de nettoyer l’hymne national en y insérant une place de choix à Dieu qui constitue la clé de sortie de la crise pour une paix durable.
Le conférencier n’a pas manqué de faire plusieurs recommandations au président de la République qui, a-t-il souhaité, doit s’inspirer de la thérapie expérimentée par plusieurs pays affectés jadis par des conflits internes meurtriers tels que l’Allemagne, la Russie, l’Afrique du Sud et le Rwanda qui sont devenus des nations pacifiques grâce à la modification de leur hymne national.
Car, «L’hymne national représente le coeur de la Côte d’Ivoire; si donc la Côte d’ivoire est malade et que le coeur est débarrassé de son mal, le pays retrouvera sa guérison également».