France-à-fric!
Des millions d’Africains ont sans doute suivi avec intérêt le débat radio-télévisé ayant mis aux prises le président français sortant, Nicolas Sarkozy, et son adversaire socialiste, François Hollande, dont les échanges ont ravivé l’esprit critique du citoyen.
L’Afrique fut en effet pratiquement absente des échanges entre Sarkozy et Hollande et de façon générale au cours de la campagne électorale. A peine a-t-on effleuré la diplomatie française en Afrique. Rien sur la «rupture»!
Fidèles aux stéréotypes, ils donnent en effet de l’Afrique une image hideuse. Des exemples? Le fait de travestir le flot des immigrants d’Afrique, au point de les réduire à un groupe de fidèles musulmans tout aussi suspects. Egalement, les allusions aux prises d’otages français au Sahel, etc.
Ce dimanche 6 mai, les citoyens français éliront leur futur président. Qu’attendre donc de celui à qui les Français vont confier leur destin pour les cinq prochaines années? L’Afrique ne doit pas en attendre grand-chose. Que le gagnant du scrutin présidentiel du 6 mai soit de droite ou de gauche, ce sera « bonnet blanc », « blanc bonnet » ! Ce candidat issu des urnes ne fera que défendre les intérêts français. Comme tous ceux qui l’ont devancé.
Il ne faut point se bercer d’illusions. L’Afrique a sans doute été charmée par le débat Holland-Sarkozy. Mais le passé instruit. Voilà pourquoi il faut souhaiter que dans les 5 ans à venir, durant son mandat, le nouvel occupant de l’Elysée saura être à l’écoute du continent noir. Il est en effet inadmissible, après des siècles de relations, que les échanges demeurent marqués du sceau de l’exploitation éhontée des richesses africaines par l’ancienne puissance coloniale, de la condescendance dont ses représentants font preuve à l’occasion et à tous les niveaux, et du mépris qu’il affiche à l’endroit des habitants de ce vaste continent.