Ça se « joola-bas » en France?
L’affaire du Joola, sans doute la pire catastrophe maritime de l’Histoire avec plus de 2000 morts selon les familles de victimes, est une affaire classée au Sénégal, mais va pouvoir continuer son parcours devant la justice française.
Ainsi en a décidé la cour d’appel de Paris. Saisie d’une requête en nullité par sept personnalités sénégalaises mises en cause dans cette affaire, la cour d’appel a finalement validé l’enquête menée par le juge. Il n’est toutefois pas encore certain qu’un procès du naufrage puisse avoir lieu en France.
En rejetant le recours déposé par les avocats des 7 personnalités sénégalaises mises en causes dans l’affaire du Joola, la cour d’appel de Paris vient simplement de permettre à la procédure judiciaire de continuer à suivre son cours en France.
Le chemin a déjà été très long. L’instruction judiciaire française démarre en avril 2003, suite aux plaines des familles des victimes françaises, plaintes centralisées au tribunal d’Evry. Le 12 septembre 2008, le juge français lance 9 mandats d’arrêt contre des personnalités sénégalaises qu’il souhaite entendre. Tollé à Dakar. Requête en annulation.
La justice française efface les mandats qui concernent l’ancien Premier ministre Mame Madior Boye et l’ancien ministre des Forces armées, Youba Sambou, mais ne touche pas à ceux qui visent les 7 autres responsables. C’est contre ces mandats que les avocats des personnalités concernées sont revenus à la charge depuis septembre dernier. Sans succès.
La décision de la cour d’appel ne garantit cependant pas que le procès du naufrage puisse bien s’ouvrir en France. Dans ce dossier, le parquet d’Evry a requis un non-lieu. Et c’est le juge d’instruction qui devra dire s’il décide ou non d’un renvoi des personnes mises en causes devant un tribunal.