Zigli-beat it!
Ce samedi 9 juin 2012, la Côte d’Ivoire célèbre le 29ème anniversaire de la mort d’Ernesto Djédjé, une des grandes figures de son patrimoine musical qui a marqué son temps dans les années 70.
Au moment où Ernesto Djédjé tirait sa révérence, à Yamoussoukro, il avait 35 ans. Il était surtout au sommet de son art. Qui eût cru que ce grand musicien surnommé le Gnoantré (l’épervier) national ou le Roi du ziglibity quitterait ce monde aussi brutalement au moment où son aura planait triomphalement dans
le ciel de la Côte d’Ivoire et de beaucoup de pays de l’Afrique de l’ouest? Personne, sauf la mort qui endeuillait tout une planète de fanatiques de sa musique savante.
Plusieurs hypothèses et rumeurs circulent à propos de son décès. Officiellement, l’artiste est décédé suite à un empoisonnement au cours d’un repas à Yamoussoukro, a son retour, de Ouagadougou (Burkina Faso).
Ernesto Djédjé était chanteur, poète-fabuliste, arrangeur et guitariste. Créateur du style musical «ziglibity, ce natif du village de Tahiraguhé (département de Daloa) mais d’un père Sénégalais décédé en 1971, était également renommé pour ses performances chorégraphiques, avec des coups de tête sur le côté qui venaient toujours les boucler.
Sans oublier son style vestimentaire, avec ses tenues qui valorisaient son jeu de scène du haut de ses 1m 98, sa coiffure afro avec rouflaquettes, ses chemises tendances de qualité dont le gros bord supérieur, toujours entrouvert, qui laissait à la vue de tous sa poitrine semi-velue, ce qui lui donnait un look viril. Délaissé par son père qui s’en alla s’installer en Centrafrique, Ernesto sera élevé par sa mère Dapia Blé et son oncle Blé Loué.
«Mieux que toute théorie de l’authenticité, mieux que tout discours préconisant le retour aux sources, le ziglibithy donne un sens et une forme à la volonté des Africains qui veulent se nourrir de la sève de leurs racines. C’est une action, une recréation qui fonde une esthétique nouvelle sur le socle culturel et historique de la société ivoirienne ». C’est ainsi que le professeur Yacouba Konaté jugeait le ziglibity, en 1977, après l’hommage du peuple ivoirien à Ernesto Djédjé, en l’élisant meilleur musicien de l’année à travers le Référendum Ivoire Dimanche (ID) 1976-1977.