FI…FEMMES!
Pour la première fois dans les 108 ans d’histoire de la FIFA, une femme siège au sein du comité exécutif de la FIFA. Lydia Nsekera, présidente de la Fédération burundaise de football, a atteint l’échelon supérieur de la FIFA en mai. Et elle espère que dans l’avenir plus de femmes graviront les plus hauts rangs du football.
Lydia Nsekera, peut-être la femme la plus puissante dans le monde du football, n’a pas de chauffeur ni d’emplacement de parking réservé devant son bureau. Elle stationne sa Mercedes Benz dans l’herbe haute devant le siège de la Fédération Burundaise de Football, car le parking est complet. Grande, vêtue modestement, elle vous accueille avec un sourire chaleureux.
Le weekend dernier, l’équipe de football du Burundi a été éliminée des matches de qualification pour la Coupe d’Afrique des nations par le Zimbabwe. « C’est malheureux en effet, car nous les avions déjà battus chez eux. Mais à Harare nous avons laissé passer 2 buts et nous sommes donc éliminés. Mon père était le président d’un club. A la maison, nous ne parlions que de deux choses: d’histoire et de foot. Mon amour du sport a donc évolué naturellement« , dit Lydia Nsekera, 45 ans, née dans une famille éprise de football mais enfant, elle n’a jamais essayé de pratiquer le sport.
« Lorsque j’étais jeune, c’était un énorme tabou ; le football était un jeu pour les hommes et non pour les femmes. Les premières équipes féminines au Burundi sont apparues seulement dans les années 1990« .
La dernière guerre civile au Burundi a éclaté en 1993. Elle s’est terminée 12 ans plus tard et a fait environ 300.000 victimes. « Pourtant, le football ne s’est jamais arrêté. Pendant la guerre, j’ai assisté à des matches à Kinama, l’un des points chauds du conflit. Mais rien n’est jamais venu interrompre la compétition. Tout le monde adorait : les rebelles et les forces gouvernementales. Le président actuel, un ancien chef rebelle, est aussi un adepte du foot« , poursuit Lydia Nsekera qui, ces années-là, Lydia travaillait déjà auprès de la FFB.
« En 2002, l’association devait élire un nouveau président, mais il y avait pas mal de conflits de pouvoir internes. Alors on m’a demandé de présenter ma candidature au poste de président. Il y avait deux autres candidats mâles et à ma surprise j’ai remporté presque tous les votes« .
Lorsqu’on lui demande si elle est la seule femme à la tête d’une association de football en Afrique, elle répond: » Non. Pas seulement en Afrique, mais dans le monde entier!«
Nsekera a été élue membre du conseil de la FIFA le 25 mai dernier. Après son élection, le président Sepp Blatter l’a décrite comme « une princesse« , précisant qu’il s’agit d’une « charmante dame, mais qui peut aussi être dure« .
A propos des accusations de corruption au sein du comité exécutif de la FIFA , elle déclare qu' »un processus pour créer plus de transparence est en cours au sein de la FIFA« .
Et de conclure: « Que le Burundi soit un exemple pour le monde entier, conclut Lydia Nsekera. Nous sommes un petit pays pas très riche. C’est un endroit où les femmes ne sont pas appréciées à leur juste valeur. Et pourtant dans ce pays, un jour, 45 hommes ont élu une femme pour diriger la fédération de football. »