Passation à la Cassation!
La Cour de cassation a statué sur le pourvoi en cassation de la plainte déposée par Mariam Sankara et fils contre X pour «séquestration du président Thomas Isidore Noel Sankara». La cour a jugé la plainte recevable, en présence de l’avocat de la famille, Me Bénéwendé Stanislas Sankara et une foule qui a fait le déplacement.
Jeudi 28 juin 2012, à la Cour de cassation, il est 8 heures et les quelques personnes présentes consultent le tableau pour voir les dossiers du jour.
En 5ème position sur le tableau, le pourvoi en cassation de la plainte déposée par Mariam Sankara et fils contre X. Dans la salle d’audience, seuls quelques individus attendaient, en plus des journalistes venus pour rendre compte de l’évènement.
L’affaire Thomas Sankara n’intéresse t-il plus que les journalistes? S’interroge un confrère au regard de la timide mobilisation dans la salle, à 30 minutes du début de l’audience.
Les 4 premiers dossiers sont évacués en peu de temps avec des mises en délibéré pour certains. Et la cour s’attaque au dossier que la plupart, dans l’assistance, attendait: le pourvoi en cassation de la plainte déposée par Mariam Sankara, veuve du président Thomas Sankara, et fils contre X.
Cette plainte avait été jugée irrecevable par la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Ouagadougou d’où ce pourvoi en cassation. Renvoyée à plusieurs reprises, cette plainte est alors reçue par la Cour de cassation en substance en ces termes: «La cour juge la plainte recevable». A l’issue de l’audience, les acteurs du dossier se disent satisfaits.
«C’est une décision de justice, je prends acte et je précise que ce n’est qu’un aspect de tout un arsenal de procédures que nous avons initié. L’épuisement de cette procédure est une bonne chose parce que cela va nous permettre de mieux nous concentrer et nous consacrer au fond du dossier. Rappelez-vous que nous avons des procédures sur les demandes de tests d’ADN, d’expertises sur la tombe et nous avons une requête qui est sur le bureau du ministre de la Défense. C’est lui qui doit donner l’ordre de poursuite que nous attendons pour que la procédure évolue», indique Me Bénéwendé Sankara, avocat de la famille Sankara, qui dit avoir l’espoir quand à l’aboutissement du dossier Thomas Sankara parce qu’il n’y a plus de prescription dans cette affaire.
Pour le «Lion du Boulkièmdé», Boukary Kaboré, cette décision de la Cour de cassation est une satisfaction pour lui, même s’il s’attendait à ce verdict.
«Pour la suite, nous sommes confiants. Nous sommes des combattants confirmés, aguerris, stoïques et stabilisés et nous ne bougeons pas de notre lieu de combat», soutient Boukary Kaboré.