Manu plus « Tony…que » que jamais!
Le «Festival culturel international de musique diwan» s’est clôturé avec un concert musical rassemblant deux des artistes les plus influents du continent noir a été animé, à Alger, par le batteur nigérian Tony Allen et le saxophoniste camerounais Manu Dibango.
Accompagné de sa troupe « Black Series », Tony Allen, le père de l’Afrobeat, a ouvert le bal avec une musique qui a provoqué beaucoup de nostalgie chez le public venu nombreux à cette soirée. Le répertoire de Tony Allen était un métissage de funk, voire de disco soutenu par des rythmes inspirés des musiques traditionnelles africaines.
Sans une réelle section vocale, le spectacle de Tony Allen se base sur le jeu instrumental et les individualités de chaque musicien et notamment sur un jeu de basse très présent.
Pour clore la dernière soirée du festival, Manu Dibango et ses musiciens ont fait leur entrée sur des morceaux proches du coupé-décalé ivoirien. Le père du « Soul Makossa » qui a inspiré un énième succès à Michael Jackson et Rihanna, a montré qu’il pouvait encore, après plus de 60 ans de scène, éblouir et enflammer son public.
Une semaine durant, la scène du Festival a accueilli les lauréats du concours du Festival national de la musique diwan algérienne et du gnaoua marocain représenté par le Maâllem Hassen Boussou et le jeune groupe Ouled el Hal.
Des artistes venus de six pays africains différents ont enrichi la programmation artistique du festival avec des répertoires de world music inspirés du patrimoine musical de chaque pays.
Ce festival, qui a connu une grande baisse d’affluence, comparé aux précédentes éditions tenues à Alger, était aussi l’occasion de présenter un grand projet de métissage musical intitulé «Les Rives» mené par le musicien français Tit Robin. L’introduction d’autres styles musicaux représenterait selon Zoheir Bouzid, responsable de la programmation artistique du festival depuis la 4e édition, «le nouveau concept du festival qui se veut plus ouvert sur les musiques africaines et du monde entier en gardant l’esprit du diwan».
Selon lui, il serait temps de «sortir le diwan de la vision restreinte et dépassée dans laquelle il se trouve, puisque le festival national de Bechar est dédié au diwan traditionnel, et ce en essayant de retrouver l’esprit du diwan ailleurs que dans le diwan».
Cependant, plusieurs artistes et observateurs de la scène musicale algérienne estiment qu’au même titre que le Ahalil de Timimoun, le diwan devrait être classé et transcrit en tant que patrimoine immatériel.